Riopelle, l'ami de (...)

Riopelle, l’ami de la famille Maeght

Pour réunir les 180 œuvres de Jean Paul Riopelle exposées jusqu’au 12 novembre, la Fondation Maeght a « ratissé » large chez les collectionneurs privés, dans les grandes institutions comme le musée des Beaux-Arts de Montréal, ou auprès du Centre Pompidou.

Le célèbre musée parisien se prête volontiers au jeu parce que, explique Isabelle Maeght, «  leurs conservateurs connaissent notre sérieux, savent très bien que nos demandes ne sont pas formulées au hasard  », rappelant dans la même phrase, que la création de Beaubourg avait été signée avec ses grands-parents « sur la table de la salle à manger ».
Après des mois de travaux d’agrandissement, la réouverture de la Fondation de Saint Paul-de-Vence s’organise autour d’une exposition de l’artiste canadien préparée méticuleusement pour mettre sous la lumière la diversité de son œuvre expressionniste abstraite : un éclairage sur « l’autre travail de Riopelle » que celui qu’on croyait connaître à travers les célèbres grandes huiles multicolores peintes au couteau dans les années 50.

Un boulimique de travail


On découvre la création « tous azimuts » d’un boulimique de travail, d’un artiste curieux de toutes formes d’expérimentations, un esprit en ébullition permanente : « Tout ce qui lui tombait sous la main donnait matière à faire quelque chose ». Isabelle Maeght le sait mieux que personne, celui qu’elle appelle encore Jean Paul étant un ami de sa famille. Elle se rappelle son amour de la vie, les moments partagés sur son bateau où les Maeght étaient fréquemment invités, évoquant la personnalité rayonnante d’un amoureux de la vie au tempérament facétieux.

Des œuvres dispersées dans le monde et jamais montrées, parmi lesquelles un tri sévère a été effectué.

Céramiques, grandes lithographies - une pratique pour laquelle il se passionnait - de surprenants collages mêlant lithographie et peinture provoquent un effet rétinien bluffant, une puissante tapisserie de lice en laine des Gobelins de 1972. C’est toute l’ampleur et l’esprit d’une œuvre dans sa totalité exposée avec clarté qu’il est donné à voir chez Maeght.
Cette autre image de Jean Paul Riopelle que sa fille Iseult, commissaire d’exposition, n’en finit pas de défendre : « ils sont rares les enfants d’artistes qui ont le courage de faire vivre un héritage, et qui comme Iseult, entreprennent de composer le catalogue raisonné de l’oeuvre de son père  ».
Iseult Riopelle fut danseuse chez Merce Cunningham. Elle est peut-être au début de l’idée de faire revenir à la Fondation Maeght d’autres disciplines, comme la danse et la musique. Ce voyage au coeur de l’oeuvre de Riopelle donne l’occasion de suivre la toute nouvelle et pleine de surprise programmation de l’été.

©M.L

Isabelle Maeght, au premier plan, et Iseult Riopelle présentant l’exposition à la Fondation. ©M.L

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