[Salon des Maires 06] : Échange avec Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental 06

Jeudi 19 octobre au Palais Nikaia l’équipe des Petites Affiches a installé ses caméras au Salon des Communes et des Intercommunalités des Alpes-Maritimes, organisé par l’AMF06. Nous avons pris le temps d’aller à la rencontre des élus et décideurs publics de notre territoire et d’échanger avec eux sur leur situation et leurs préoccupations.
Entretien avec Charles-Ange Ginésy président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes.

Vous les avez rencontrés, vous avez échangé avec eux, comment vont les maires du département ?

- Je pense que les maires du département sont toujours des gens optimistes. Ils se sont fait élire pour cela. Ils ont une part de responsabilité à l’égard de leurs citoyens. Ils ont des projets plein la tête et ils souhaitent simplement les réaliser le plus facilement possible, le mieux possible. Ce qui veut dire que derrière, il y a des autorisations, il y a des dossiers. Aujourd’hui, les choses ne sont pas simples parce que la loi a rendu, la loi et les règlements, ont rendu le montage des dossiers, l’élaboration des dossiers très complexe. On attend de la part de l’État un peu plus de facilitations.
Pour cela, le Département a créé une agence que l’on appelle l’AGENCE 06 qui vient se substituer à certains services, qui existaient dans les services de l’État au préalable, pour pouvoir accompagner les maires et les rassurer. Pour pouvoir faire ces dossiers que les petits maires ou plus exactement parce qu’il n’y a pas de petits maires, mais les maires des petites communes ont des difficultés à pouvoir régler parce que très souvent, ils n’ont même pas de secrétaire général. Ils n’ont même pas de secrétariat. Donc nous sommes là pour les aider, les assister. Complexité administrative qui touche aussi les élus des grandes communes, des grandes villes.
On a aujourd’hui une technostructure, une technocratie qui est elle-même empêtrée dans ses propres difficultés et là, j’en appelle au législateur pour dire ‘Allez, il faut déréglementer tout cela’ et faire attention parce qu’en France on a une fâcheuse tendance, c’est de vouloir légiférer pour simplifier les choses, mais en réalité, on monte la complexité des affaires et on n’élimine jamais.
Donc on fait de la loi, mais on n’abroge jamais la loi... le fameux millefeuille. Il y a de la part des maires mille et un projets, parce que ce sont des élus qui ont envie de réaliser pour le service au public et pour le service à leurs concitoyens, pour l’aménagement, parce qu’ils aiment leur village, parce qu’ils aiment les gens qu’ils servent au quotidien. Et à côté des projets, ce sont des accompagnements quotidiens. Nous sommes là aussi avec les services sociaux du Conseil départemental pour leur dire, que ce soit sur le plan de la santé avec l’institut Mozart qui vient d’être monté, où l’on a un accompagnement pour ceux qui luttent contre le cancer, que ce soit au quotidien, avec nos infirmières, avec nos personnels qui montent dans les vallées, qui vont auprès des populations pour l’aide à domicile, les soins d’assistance à domicile, il y a là quelque chose de fort.

Le Conseil départemental reste un partenaire des maires aussi sur les grands enjeux de société. J’ai voulu, aux côtés des éléments sécuritaires que nous avons toujours accompagnés, la pose de vidéosurveillance, la possibilité d’avoir des équipements qui permettent de sécuriser à la fois le travail des hommes mais également les populations. Nous avons eu la volonté de créer un cybercentre, ce cybercentre, nous le mettons à la disposition de l’ensemble de celles et ceux qui veulent faire de la vidéoprotection. Cette vidéoprotection, on n’a pas de centralisation possible aujourd’hui. Le Département s’engage pour cela.
Et puis, à côté de cette politique qui, sur le plan de la sécurité, avait été largement accompagnée par mon prédécesseur avant 2017, Éric Ciotti avait fait beaucoup pour l’accompagnement des gendarmeries, la mise à disposition de matériel.
J’ai lancé deux grandes politiques : la politique sur le développement durable et en cela, on a créé une Société d’économie mixte locale, la SEM Green Energy 06, qui, elle aussi, avec sa directrice Madame Paut, va de communes en communes pour regarder les endroits où l’on peut faire du photovoltaïque, pour accompagner les énergies renouvelables, avec la possibilité de faire de l’hydrogène.
Alors, il y a des grands projets à Cannes, à Nice, pour la possibilité d’aller sur des canaux d’arrosage. Et là, ce n’est pas que sur les villes du littoral, ce sont les communes du Moyen et du Haut pays pour dire les canaux d’arrosage au moment où nous manquons d’eau, peuvent
être réactivés tels que nos anciens les vivaient. Tout cela, nous le faisons avec l’AGENCE 06 nous le faisons avec la SEM Green Energy 06 qui est un accompagnement fort pour les communes.
Et puis sur la révolution du numérique, l’adaptation date de longtemps. J’ai la présidence du SICTIAM 06 depuis 2008. Depuis 2008, je suis engagé sur les enjeux de la numérisation.
En 2016, on lance le Schéma départemental d’aménagement du numérique avec la pose de fibre et la possibilité d’avoir partout dans les communes du haut pays, partout, dans toutes les communes du littoral, sauf sur les zones d’initiatives privées qui ne relèvent pas de notre autorité,
la possibilité d’avoir le très haut débit. Le SICTIAM 06 a œuvré pour cela. Le SICTIAM 06 ne fait pas que cela. Aujourd’hui, il œuvre également pour équiper l’ensemble des communes et développer des usages. Parce qu’il ne sert à rien de faire des autoroutes si elles restent vides.
Et puis, à côté de cela, il y a les usages. Il y a l’accompagnement du numérique et le lien, parce qu’il y a toujours un lien entre le numérique et l’environnement.
Et on le trouve avec la Réserve internationale de ciel étoilé. Un engagement qui fait que dans les Alpes-Maritimes, nous avons la troisième RICE de France pour la protection du ciel étoilé, pour l’observation, pour la protection de la biodiversité et en cela, on retombe sur l’éclairage public qui, là aussi, est géré par le SICTIAM 06.
Donc c’est un peu ce que j’ai voulu dire ce matin.
Et puis un grand coup de chapeau à nos services départementaux d’incendie et de secours. Avec 3 500 pompiers mobilisés, des professionnels engagés, des volontaires engagés, des équipements. 88 millions d’euros : c’est le budget du Service départemental d’incendie et de secours tel que nous lui accordons avec le Conseil départemental.
Autant dire que nous souhaitons que nos pompiers continuent à être protégés pour nous protéger. On voit que les incendies de l’été dernier n’ont pas flambé dans les Alpes-Maritimes, parce que la veille a été plutôt bonne, (alors qu’il y avait une sécheresse toujours importante)
Là aussi, la mise en place de points d’eau. Un pompier sans eau, ce n’est plus un pompier pour éteindre le feu, donc la mise en place de points d’eau a aidé, avec en même temps de la surveillance, de la vidéosurveillance, de la captation des points chauds avec les outils du numérique, les capteurs… C’est de tout cela dont nous avons pu parler ce matin.
Un salon, après une assemblée générale particulièrement bien nourrie avec des journalistes, avec des entreprises qui viennent vendre leurs produits adaptés à l’aide aux communes.
Pour répondre à votre question, je dirais que les maires des Alpes-Maritimes, avec Jérôme Viaud à la tête de cette assemblée des maires du département des Alpes-Maritimes, avec David Lisnard qui reste un président de l’AMF, association des maires de France, ça donne du poids et ça donne de l’encouragement aux maires de France. Et puis Éric Ciotti, qui est venu nous faire un grand plaidoyer sur son action à l’Assemblée nationale, avec les sénateurs, avec les sénatrices, avec les députés.
Je dirais que les maires ce soir auront de quoi avoir de l’espoir. En tout cas, nourrir l’espoir qu’il faut pour accompagner leur projet. Et le Département compte parmi ces gens qui aident. On reste solidement ancrés sur cette volonté d’être le partenaire essentiel des communes.
L’Autorité de l’État n’était pas absente. Monsieur le préfet Hugues Moutouh, le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, qui a un discours clair, qui a un discours limpide, qui a envie, là aussi, de nous accompagner pour être facilitateur face à l’imbroglio des lois et des règlements qui quelquefois rend la vie impossible aux maires.

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