[Salon des Maires 06] Échange avec Sébastien Olharan, maire de Saint-Breil-sur-Roya

Jeudi 19 octobre au Palais Nikaia l’équipe des Petites Affiches a installé ses caméras au Salon des Communes et des Intercommunalités des Alpes-Maritimes, organisé par l’AMF06. Nous avons pris le temps d’aller à la rencontre des élus et décideurs publics de notre territoire et d’échanger avec eux sur leur situation et leurs préoccupations.

Entretien avec Sébastien Olharan, maire de Saint-Breil-sur-Roya (attention cette interview a été tournée avant le passage de la tempête ALINE)

Sébastien Guiné Directeur de rédaction Petites Affiches : - Est ce que vous pouvez nous dire un mot de votre commune ? Comment va Breil-sur-Roya ?

Sébastien Olharan, maire de Saint-Breil-sur-Roya  : Breil-sur-Roya se reconstruit trois ans après la tempête Alex. On mesure tout le chemin parcouru, tout le travail qui a été réalisé. Aujourd’hui, on n’a plus sur la commune de Breil d’habitation
qui est privée de son accès. Aujourd’hui, on a pu rétablir l’essentiel de nos services publics, même de façon précaire ou dans des locaux provisoires. Mais en tout cas, tout est rétabli et on souhaite évidemment continuer à aller plus loin, aller plus vite.
On a notamment nos infrastructures sportives qui doivent maintenant être reconstruites, nos infrastructures touristiques et notamment un camping municipal et un hôtel qui ont été très fortement impactés. Et ça entrave le redémarrage économique de la commune et de la vallée.
Et puis, de façon générale, on a encore d’autres chantiers de reconstruction.
Je pense en particulier aux services techniques municipaux, au bâtiment qui va être reconstruit.
Je pense à la Poste et à ses locaux. Je pense à un pont qui va aussi être refait de façon définitive.
Aujourd’hui, on a un pont provisoire, on a du travail !

SG : - Est-ce que malgré tout, quand on est dans la reconstruction, on arrive aussi à avoir des projets d’avenir, à faire avancer la commune ?

Sébastien Olharan, maire de Saint-Breil-sur-Roya  : Oui, bien sûr. On essaie de faire en sorte que le drame que nous avons vécu soit une opportunité, une opportunité de reconstruire en mieux. On a refait tout le tour du lac, on a pensé une vraie promenade, on a pensé un vrai espace de détente. On a aménagé vraiment de très beaux endroits pour essayer de donner une attractivité supplémentaire à la commune et pas simplement refaire comme c’était auparavant. On a lancé récemment un grand plan pour la réhabilitation du patrimoine religieux de la commune, ce qui n’est pas lié à la tempête Alex, mais quasiment 4,6 millions d’euros vont être investis pour nos monuments indépendamment de la tempête. On va rénover l’ensemble de l’école élémentaire, on va mettre en place la vidéoprotection. On essaie de faire en sorte que les projets liés à la tempête Alex ne viennent pas se substituer aux autres projets qui étaient dans notre programme municipal et qu’on souhaite pouvoir appliquer. On a un vrai problème de désertification commerciale du centre historique. Donc on est en train de racheter des locaux
pour pouvoir y faire s’installer des commerces, des acteurs économiques et redynamiser.
On essaie de mener de front les deux et même de faire de nos chantiers de reconstruction une opportunité d’impulser une nouvelle dynamique.

SG : - Est ce que dans tout ça, il y a un frein, un obstacle, quelque chose qui qui vous entrave dans votre travail ?

Sébastien Olharan, maire de Saint-Breil-sur-Roya : Oui, je dirais que le frein principal est financier. Non pas en terme budgétaire, parce qu’on a la chance d’être énormément soutenus, notamment suite à la tempête Alex. Donc on a sur tous nos projets liés à la tempête Alex, 100 % de financement et sur les autres projets, on arrive quand même assez facilement à monter à 80 %, en particulier grâce au Conseil départemental.
Mais par contre, on a beaucoup de difficultés à avoir suffisamment d’argent en caisse, de suffisamment de trésorerie pour pouvoir avancer l’argent avant de toucher les subventions et ça, ça nous freine énormément. Dans nos projets, on a des factures qu’on a du mal à payer. Et tant qu’on ne les paye pas, on ne touche pas les subventions.
Donc je pense que s’il y a un sujet qui nous pose problème, c’est bien ça. Et c’est vrai qu’il manque dans notre pays des dispositifs pour pouvoir simplement accorder aux communes des relais de trésorerie. Leur avancer l’argent entre le moment où ils décaissent pour payer les entreprises et le moment où ils touchent les subventions. Pour moi, c’est un des freins majeurs, sans parler bien sûr des freins réglementaires. Sans parler des difficultés dans les négociations avec les assurances pour se faire indemniser suite à la tempête. Sans parler de tous les autres sujets dont beaucoup de mes collègues maires pourront vous parler.

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