[Salon des Maires 06] Échange avec Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimes

Jeudi 19 octobre au Palais Nikaia l’équipe des Petites Affiches a installé ses caméras au Salon des Communes et des Intercommunalités des Alpes-Maritimes, organisé par l’AMF06. Nous avons pris le temps d’aller à la rencontre des élus et décideurs publics de notre territoire et d’échanger avec eux sur leur situation et leurs préoccupations.
Entretien avec Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimes.

- Monsieur le Préfet, suite aux premiers échanges que vous avez pu avoir avec certains maires depuis votre arrivée récente, quelles sont leurs plus grosses difficultés ?

Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimes  : Je suis arrivé il y a une semaine, donc je ne vais pas me lancer dans la description précise des problèmes rencontrés par les élus de ce territoire. Mais finalement, je pense que les problématiques sont un peu les mêmes que dans d’autres départements assez similaires, c’est à dire avec une distinction entre une zone littorale surpeuplée, avec un prix du foncier très élevé, avec une pression démographique très forte pour le littoral. Et puis, après un haut pays montagneux ici avec une faible densité, des problématiques de déserts médicaux, de continuité des services publics en zone rurale, des problèmes de mobilité qui sont importants.
J’ai eu l’occasion, lors de mes premiers échanges avec les élus du territoire, de leur dire que j’avais un souci. Le souci d’être véritablement le préfet des grands équilibres. Parce qu’on ne peut pas exclusivement s’occuper de la Métropole de Nice qui est la cinquième Métropole de France, avec des grands projets d’infrastructures, des problématiques de sécurité très particulières.
Il faut savoir également s’occuper des communes les plus rurales.
On a sur le territoire des Alpes-Maritimes, des villes moyennes qui ont bénéficié de programmes gouvernementaux comme ‘Petites villes de demain’.
On a un appel à projets aujourd’hui qui va être fructueux et qui s’appelle ‘Villages d’avenir’ pour les plus petits villages de France.
Et puis on a également pour les villes un peu plus moyennes le programme ‘Action Coeur de ville’, qui a fait ses preuves depuis quelques années.
Et je sais qu’un certain nombre de communes dans le département, je pense en particulier à la ville de Grasse, j’y étais en visite communale il y a trois ou quatre jours, voit la transformation de son centre-ville grâce à cet outil, ce programme qui a été initié maintenant il y a de nombreuses années.
Donc des problématiques finalement que l’on retrouve dans des départements de cette strate avec cette caractéristique de forte dualité, avec une très forte concentration sur une bande littorale. Et puis des immensités de ruralité dans les zones de moyenne et haute montagne.

- Pendant votre discours aux maires, vous avez parlé du couple maire préfet. Quel doit être, selon vous, le rôle de chacun pour que cette association soit la plus efficace possible ?

Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimes  : Les compétences sont définies par la loi, mais au-delà des compétences respectives qui sont les nôtres, on forme un couple, on forme un tandem. J’aime cette image du tandem, c’est à dire que chacun doit pédaler dans le même sens.
Et on sait que ce tandem est essentiel, notamment pour faire face aux crises. On a vu, le département a été très impacté, trois vallées de la Tinée, de la Vésubie, de la Roya par la tempête Alex. Et on a vu que le couple maire préfet était essentiel. Nous ne pouvons pas tout faire. Nous avons besoin d’avoir sur le territoire au plus proche de la population, connaissant le territoire, connaissant la population des élus responsables, en capacité d’agir et avec lesquels avec lesquels on arrive à faire face et à trouver des solutions pour, dépasser les crises, je pense à la crise Ukrainienne. Le département des Alpes-Maritimes est le département d’accueil premier département d’accueil en France de la communauté Ukrainienne suite au conflit qui l’oppose à la Russie.
L’État n’aurait rien pu faire sans les communes. Les communes ont participé à la gestion de l’accueil, l’hébergement. C’est un soutien indispensable, indispensable. Et vous savez, j’ai une longue expérience, j’ai travaillé pour des élus dans ma jeunesse et j’ai un profond respect pour la République décentralisée. Et je pense que pour que cette République décentralisée prospère, il faut un État fort et c’est le sens de mes propos. tout à l’heure au discours d’ouverture du Salon des maires des Alpes-Maritimes.

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