Portrait - Graig Monetti

Portrait - Graig Monetti : l’art du tournant

Graig Monetti n’a que 28 ans et déjà plusieurs vies, entre le sport, le droit, l’associatif et la politique. Depuis 2017, il se démène pour Frédérique Vidal et depuis 2020, en plus, pour Christian Estrosi.

Il aurait pu être basketteur professionnel, comme son père, international français dans les années 80. Mais non. Il aurait pu être avocat. La suite logique à son parcours en droit. Non plus. Philosophe ? "Passionné" mais ce sera peut-être pour plus tard.

Graig Monetti est le neuvième adjoint au maire de Nice délégué à la jeunesse ©Ville de Nice

Pour l’heure, Graig Monetti fait de la politique et cela lui va très bien. "Je n’ai pas l’impression de travailler", confie-t-il entre deux rendez-vous à Nice avant un énième retour à Paris et, s’il trouve le temps (chose plutôt rare), une partie de pétanque. Car Graig Monetti a deux casquettes ("ma signature") : il est à la fois - pour encore quelques jours - le chef de cabinet et le conseiller spécial de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, et le neuvième adjoint au maire de Nice, Christian Estrosi, délégué à la Jeunesse, à la Cohésion sociale et à l’Insertion professionnelle. Jusqu’ici, il n’a pas ménagé ses efforts pour mener à bien ses deux missions, à Paris et finalement partout en France (pas moins de 600 déplacements !) et à Nice.

Champion de France

Quand on l’écoute, on est frappé par sa franchise et sa capacité d’analyse y compris sur son propre parcours. Comme lorsqu’il revient sur ses années basket : "J’ai été deux fois champion de France Cadets, ce qui était très intéressant mais en même temps un peu bizarre puisqu’à 16 ans, j’avais l’impression d’avoir déjà eu une carrière hallucinante dans le sport. Et là, première étape, j’ai philosophiquement tué le père, j’ai tout arrêté". La suite se fera, comme il l’explique, "au gré des rencontres". "Tout le fil rouge, ce sont des rencontres". Parallèlement à ses études, il gère le BDE de la faculté de droit ("On a monté des projets structurants, comme le concours d’éloquence ou la conférence des métiers"), se retrouve président de la FACE 06, la Fédération des associations et corporations étudiantes des Alpes-Maritimes ("On a lancé la première épicerie sociale et solidaire étudiante de France") et intègre la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes). En 2017, alors qu’il met de côté ses activités syndicales pour se concentrer sur sa future carrière d’avocat, il est appelé par Frédérique Vidal, présidente de l’Université Nice-Sophia Antipolis qui vient d’être nommée ministre. Il l’a connue après l’avoir attaquée en justice pour une histoire d’organisation d’examens. Finalement convaincu par son action et son projet, il renonce à la fin de ses études pour la rejoindre au gouvernement. Frédérique Vidal est une femme "exceptionnelle, trop méconnue", assure-t-il aujourd’hui.

Graig Monetti a participé à la création du concours d’éloquence de la Fac de Droit ©Ville de Nice

"Record de durée"

"Et commence là une aventure aussi exceptionnelle qu’éreintante. On aura fait des choses extraordinaires : promulgation de trois lois, suppression du régime de sécurité sociale étudiante, réforme sur réforme. Et on aura battu le record de durée pour une ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation". Mais Nice lui manque et en 2020 il se met d’accord avec Christian Estrosi pour intégrer son équipe municipale en cas de réélection. "J’ai trouvé ce qui me manquait au gouvernement : être en proximité avec les gens".
Et à Nice, il y a ce projet qui vient de voir le jour et qui le rend "très fier" : la salle de concert Stockfish, au sein de la Maison de l’étudiant. "C’est un projet que j’aime beaucoup car il permet de mêler jeunesse, culture et cohésion". Puisqu’il évoque la jeunesse, que pense-t-il de la désaffection des jeunes vis-à-vis de la politique ? "Il faut leur redonner la parole et leur redonner espoir. Quand je dis ‘’espoir’’, cela veut dire ‘’l’action est possible’’. Je pense que cette génération qui a connu la crise sanitaire et qui maintenant connaît la guerre en Ukraine est en train de recontractualiser, si je peux le dire ainsi, avec la vie politique".

Photo de une ©DR

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