Europe-US : un bras (...)

Europe-US : un bras de fer économique qui ne fera que des perdants...

Quel impact pour l’économie européenne, française et azuréenne après les mesures protectionnistes prises par l’administration Trump ?

Alerte orange

Alerte orange sur les échanges commerciaux entre la France et les États-Unis depuis que le président Trump a décidé de taxer l’acier et l’aluminium européens importés dans son pays.
Le niveau de 120 milliards de dollars atteint en 2017 - selon Eurostat - pour les échanges de biens et services risque de ne pas être atteint cette année... et les suivantes, tant que l’administration US privilégiera le protectionnisme plutôt que l’ouverture des marchés.

Bras de fer

Si les Allemands pourraient être les plus gros perdants dans le bras de fer engagé - leurs exportations de grosses berlines vers les USA risquent une taxe de 25% - l’économie française étroitement imbriquée avec celle d’outre Rhin ne sortira pas indemne de cet épisode de tension que l’on espère de courte durée... sans en avoir la moindre certitude. Les taxes décidées par l’UE sur certains produits US (jeans, motos Harley etc.), additionnées à celles édictées par la Chine, seront-elles de nature à faire réfléchir la Maison Blanche.

La France attractive

Cette guerre commerciale - teintée d’électoralisme côté Trump - risque bien de casser une dynamique engagée dès après l’élection d’Emmanuel Macron dont les premières mesures ont séduit les industriels américains. L’an passé, ces derniers ont représenté 17% des investissements étrangers en France, soit mieux que l’Allemagne notre premier partenaire économique. La qualité de nos infrastructures, le haut niveau de technicité de la main d’œuvre, les baisses d’impôts annoncées sur les sociétés, les simplifications administratives à commencer par celles de la loi Travail ont séduit outre Atlantique.

La Côte d’Azur dans le viseur

La Côte d’Azur se retrouve en première ligne dans ce combat mondialisé puisque les secteurs où les Américains sont très présents (santé, logistique, R&D, informatique notamment) constituent la trame de l’écosystème de la technopole de Sophia Antipolis (2 230 sociétés pour 5,6 milliards de chiffre d’affaires, dont près de 20% réalisés à l’export).

40 000 emplois dans le 06

Les entreprises azuréennes expédient vers les USA des denrées alimentaires et agricoles, mais surtout des équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques. Plus de 2 000 d’entre-elles exerçant dans le département sont détenues par des capitaux étrangers, notamment américains. Elles emploient 40 000 personnes, en particulier sur les bassins de Sophia, Nice et Cannes-Grasse.

Le "poids" français

Les 4 800 filiales d’entreprises françaises emploient 575 000 personnes aux USA. Nous sommes, derrière le Canada, la deuxième source d’IDE (investissement direct à l’étranger) créateurs d’emplois sur le territoire américain. Les filiales françaises exportent 23 milliards de biens depuis le sol américain vers des pays tiers.

La R&D en première ligne

Les États-Unis sont les premiers investisseurs en R&D en France,avec 16 % des sommes consacrées à la recherche, souvent en relation avec les universités et grandes écoles. Les entreprises françaises financent la R&D américaine à hauteur de 7milliards de dollars par an, soit 12% de la R&D étrangère. Les territoires (Ile-de-France, Sud-Paca, Auvergne-Rhône-Alpes), la Californie, New York et le Texas bénéficient de cette dynamique.

Économies croisées

Les investissements directs réciproques forment un élément majeur de la relation économique bilatérale. Les États-Unis sont ainsi le premier investisseur en France et la France le 5ème investisseur aux États-Unis.
Ce serait quand même stupide de briser cet élan porteur de richesses et d’emplois. Si vous avez les arguments pour convaincre M. Trump, passez-lui très vite un coup de fil...

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