Femmes dans l'industrie

Femmes dans l’industrie : encore trop peu représentées malgré des progrès

Une meilleure représentation des femmes dans l’industrie passe par la formation et par... la lutte contre les idées reçues. Il y a une mine d’emplois à pourvoir...

Encore en minorité

Ouvrières, techniciennes, ingénieures, chefs d’entreprise : les femmes sont encore très minoritaires dans l’industrie mais elles sont quand même de plus en plus nombreuses à s’intéresser à ces carrières qui ont longtemps souffert d’un déficit d’image. Par leur formation, leurs compétences, leur envie de bien faire, elles réussissent à s’y faire une place dans différents secteurs qui embauchent.

Évolution des mentalités

Le textile et l’habillement (61 %), l’industrie pharmaceutique (54%) et l’agroalimentaire (43%) sont les secteurs où elles sont les plus représentées. À une époque, elles devaient conquérir leur place de haute lutte, mais les mentalités ont depuis (heureusement) beaucoup évolué et on les retrouve maintenant aussi bien aux commandes d’un camion benne que d’une machine-outil sophistiquée.

Un terrain propice

Dans les Alpes-Maritimes, le "terrain" est propice à l’emploi féminin dans l’industrie avec des fabrications dans lesquelles elles trouvent "naturellement" à s’épanouir : la filière arômes et parfums du Pays de Grasse et la filière pharmaceutique présente sur Sophia Antipolis et le secteur niçois, sont de grands employeurs de main-d’oeuvre et de cadres féminins. Mais on les trouve aussi dans des métiers plus inattendus comme ceux de la métallurgie, de l’électricité et de l’électronique, de la mécanique.
Des championnes !

Plafond de verre

Mais tous les a priori ne sont pas vaincus : elles sont encore peu nombreuses à accéder aux postes à responsabilité, victimes dans ces métiers comme dans d’autres, d’un plafond de verre invisible mais réel. Selon une étude de KPMG la part des dirigeantes n’était que de 14% en 2015, soit seulement 1,2 point de mieux qu’en... 2003.

En progression

Des secteurs sont cependant en pointe, comme l’énergie qui a vu une progression de + 130 % de femmes dirigeantes en dix ans, et les industries agroalimentaires avec + 23,6 %.
Cela est dû aussi aux formations de tous niveaux, qui ouvrent grandes leurs portes aux jeunes filles qui réussissent ensuite à se faire embaucher dans les entreprises. La "Semaine de l’industrie" organisée au niveau national depuis 2011 a changé le regard du public sur ces métiers jadis boudés.

De bons salaires

24% des femmes dans les entreprises industrielles, la proportion reste stable depuis 30 ans. Les femmes s’orientent encore (trop) peu vers des métiers perçus comme très masculins. Les opportunités de carrière sont déjà peu connues des garçons... et les idées reçues découragent les femmes (et leur entourage : enseignants, famille, conjoint) : travail physique, risques, horaires peu compatibles avec une vie familiale...). Les salaires y sont cependant supérieurs à la moyenne.

Profils recherchés

Si les jeunes diplômées Bac+4 et Bac+5 sont recherchées, tous les autres niveaux de qualification : électromécanicienne (CAP et BEP), responsable de maintenance (BTS, DUT, Master), chaudronnière (CAP, Bac Pro, BTS), tôlière (CAP, Bac Pro, Bac Techno, BTS) mais aussi soudeuse (CAP, Bac Pro) font partie des compétences convoitées.

250 000 postes à pourvoir en France

Pour augmenter la part des femmes, fédérations professionnelles, associations et entreprises se mobilisent. Elles prônent depuis quelques années une féminisation de la sidérurgie, de l’aéronautique, de l’aérospatial, mais aussi de la chimie, de la santé, de l’énergie ou encore de l’automobile. Ces filières industrielles ne manquent pas d’opportunités professionnelles : 250 000 postes sont à pourvoir chaque année jusqu’en 2025 rappelle ainsi Pôle Emploi.

Photo de Une (illustration) DR

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