Georges-François Leclerc

Georges-François Leclerc : "Je sais que la démocratie locale vivra"

Le préfet des Alpes-Maritimes, qui s’est dit conscient des difficultés de l’exercice de mandat de maire, a répondu point par point à la colère des élus en essayant de trouver des solutions.

Démissions des maires

"Il y en a plutôt moins dans les AM. Ce sont pour la plupart des cas de force majeure. J’en ai refusé récemment. Il y a aussi la lassitude, les dissensions au sein des mairies. Il n’y a pas de préfet sans maire et je suis en dialogue permanent avec eux. Ma vraie angoisse, ce ne sont pas les démissions, mais le fait de savoir si nous aurons assez de candidats dans toutes les communes des Alpes-Maritimes et de France. Je constate effectivement que le mandat municipal est une réelle difficulté. Il faut retrouver la vitalité démocratique".

Apprentissage et ingénierie

En réponse à une question d’Honoré Colomas sur la pénurie de soutien de l’État dans le domaine de l’ingénierie : "C’est vrai qu’elle n’est plus ce qu’elle était. En revanche, le conseil aux maires n’a jamais été aussi important.Nous allons redynamiser l’apprentissage dans les AM : on n’a pas idée du nombre de personnes qui vont partir en retraite dans les entreprises ou dans la fonction publique".

Un congrès vigoureux

"Ce fut un congrès des maires vigoureux. Le lien entre préfet et maires, on ne le fera jamais disparaître. J’ai passé deux ans à vos côtés, j’ai rarement eu un poste aussi exigeant. Dans les AM, il y a des risques naturels, sauf peut être le volcanique. On pourrait en discuter... quand on voit le caractère de certains de ses maires ! Mais quand je vous vois, le 14 juillet ou le 11 novembre, ceints de votre ceinture devant le monument aux morts, entouré de jeunes, je sais que la démocratie locale vivra".

Une idée pour lutter contre les déserts médicaux

"Nous avons une fac de médecine exceptionnelle, avec un excellent vivier d’internes. Je propose une idée : nos internes de médecine générale pourraient être envoyés pour des stages de six mois dans les maisons médicalisées du haut pays. J’avais mis en œuvre cette idée dans l’Aube et en Haute-Savoie. Au bout de six mois dans un village, le jeune médecin peut s’y plaire et y rester".

Taxe d’habitation

En réponse à des questions de Gérald Lombardo (Le Rouret) et de la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone : "La taxe d’habitation est un impôt particulièrement injuste. Ce n’est pas vraiment l’impôt idéal. L’endettement public étant de 2 300 milliards, nous devons tous faire des économies. Si un impôt se substitue à la taxe d’habitation, il sera entièrement maîtrisé par le conseil municipal".

Non délivrance des élections européennes

A Mme Lieboff, maire de Lieuche, qui a suggéré à ses collègues de ne pas livrer les résultats des élections européennes : "Faire cela, c’est toucher la démocratie, je vous le déconseille. Ce n’est pas une menace. Je vous demande de ne pas le faire".

Carburants, dotations, police

-  Hausse du prix du carburant : "C’est un effet de marché sur lequel nous ne pouvons rien. Il faut financer les transports collectifs et réduire l’empreinte carbone".
- Dotations  : "De loi de finances à loi de finances, nous avons pour la première fois depuis longtemps une stabilisation des dotations".
- Police : "En été 2018, nous n’avons jamais eu autant de gendarmes et
de policiers dans les AM. Cela a produit de bons résultats".

La problématique du loup

"C’est dans les AM qu’il y a le plus d’attaques de loups (34 sur 100 en France) dont un tiers dans le pays grassois, un tiers dans le Mercantour
et un tiers dans la Roya. Avons-nous 34% de prélèvement de loups ? Oui. Il faut que les agriculteurs se protègent. L’objectif n’est pas le nombre de loups tués, mais la diminution des victimes du loup qui sont en baisse cette année de 500.

Photo de Une (DR et courtesy ADM06)

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