Pouvoir d'achat : ça (...)

Pouvoir d’achat : ça vous gratouille ou ça vous chatouille ?

Selon les études de l’OFCE et de l’Institut des politiques publiques, les trois quarts des Français devraient retrouver (un peu) d’air en 2019...

Première revendication

Le pouvoir d’achat est en tête des préoccupations des Français depuis quelques années. Malmené au début du quinquennat de François Hollande par une hausse des impôts, il fait depuis l’objet de polémiques autant "comptables" que politiques. Les gilets jaunes en font leur principale revendication avec le RIC, tandis qu’Emmanuel Macron, affublé de l’étiquette de "président des riches", est attendu au carrefour. De récentes études montrent que la situation est plus complexe...

Premiers effets des mesures

Selon l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) le pouvoir d’achat de la majorité des ménages devrait (enfin) bénéficier des mesures fiscales prises par le gouvernement en 2019.
Le bilan 2018 s’est en effet avéré négatif pour une large partie des foyers, hormis les plus riches qui ont notamment bénéficié de la suppression tant contestée de l’ISF. Cette année, les classes moyennes devraient retrouver un peu d’air selon l’OFCE.

Les retraités oubliés

Comme il est difficile de contenter tout le monde et son frère, les retraités sont cette année encore perdants dans ce numéro d’équilibriste. D’abord parce que leurs pensions ne sont toujours pas indexées sur le coût de la vie qui grignotte leur pouvoir d’achat, mais aussi parce qu’ils ne bénéficient pas de la baisse des cotisations salariales accordée aux actifs, pas plus que du coup de pouce à la prime pour l’emploi des travailleurs les plus modestes.

Disparités

L’Institut des politiques publiques (IPP) confirme l’impact négatif des mesures fiscales du gouvernement pour les retraités. Les plus impactés pour la baisse de leurs revenus des pensions sont les 20% des ménages riches. Tandis que les 1% les "plus riches" passent au travers des gouttes, en bénéficiant à la fois de revenus diversifiés et de la baisse de la fiscalité du capital mise en place en 2018.

440 € en moyenne

L’OFCE a fait ses calculs et établit le gain moyen de pouvoir d’achat à 440 euros en moyenne par an et par foyer. Mais, prévient l’Observatoire, un quart des ménages reste malgré tout perdant, dont certains aux revenus modestes. Ce sont précisément eux qui se sont mobilisés depuis deux mois en demi avec les différents épisodes des gilets jaunes...

La classe moyenne ciblée

Pour la première fois depuis 2007, le taux de prélèvement obligatoire sur les ménages, en points de PIB, baisserait significativement, en ciblant en priorité la classe moyenne, relativise l’observatoire indépendant, classé "plutôt à gauche".

Dérapage

Les mesures de redistribution annoncées, dont la suppression de la taxe d’habitation, vont injecter 11,7 milliards dans le bas de laine des Français. Près de 90% de cette "manne" ont été débloqués après les manifestations en jaune. Décision éminemment politique puisque pour la financer la France va une nouvelle fois s’endetter et dépasser le seuil fatidique de 3% fixé par l’Europe.

En chiffres

Il s’agit de moyennes bien sûr, avec de fortes disparités mais l’OFCE s’est
risquée à chiffrer les "gains" des ménages à 150 euros par an au titre de la taxe d’habitation et à 140 euros pour la baisse des charges salariales.
Malgré tout, un quart des ménages restera perdant, dont les inactifs qui n’auront qu’une revalorisation limitée des prestations familiales et des allocations logement. Et, à la marge, quelques-uns des plus modestes verront malgré tout leur pouvoir d’achat baisser...

Photo de Une (DR)

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