Ubérisation : il faut (...)

Ubérisation : il faut réussir à faire d’une concurrence un avantage

Si les plateformes bouleversent le monde "traditionnel" en apportant surtout de la rapidité, elles ne sauraient remplacer les métiers qui demandent de l’expertise.

Un nouveau monde

Le développement du numérique et des plateformes internet bouscule le "vieux monde" issu de la révolution industrielle, en effaçant des frontières que l’on croyait intangibles dans les professions de service, commerciales et même celles qui sont réglementées depuis toujours par la loi.
C’est un phénomène de fond, auquel il faudra s’adapter...

La cohabitation

Les transports en commun niçois "Lignes d’Azur" viennent de passer un partenariat avec Uber prévoyant que, sous certaines conditions, des chauffeurs VTC se substitueront aux bus en soirée pour une somme forfaitaire de 6 euros. Les taxis niçois ont manifesté leur mécontentement en stationnant anarchiquement autour de la mairie. Plus généralement, de grandes villes ont "encadré" - et donc limité - les activités d’Uber, comme à Londres tout récemment.

Les professions juridiques

Justice prédictive, legaltech, applications diverses délivrant du "conseil" ou pouvant réaliser de manière automatique des actes à portée juridique : les métiers du droit sont directement impactés, qu’il s’agisse des Avocats, des Huissiers de justice, des Notaires... qui voient des "parts de marché" grignotées par les nouveaux venus numériques. Ce qui ne va pas sans poser de problèmes sur la qualité des services réellement rendus et sur l’équilibre financier des cabinets et études. Les différents Ordres professionnels veillent au grain et ont déjà fait condamner des sites pour pratiques illégales et/ou frauduleuses.

Le chiffre

En conférence à Nice ce printemps devant les Experts-Comptables, l’ancien ministre Luc Ferry a prédit que l’intelligence artificielle, qui va plus vite que le cerveau humain, ferait disparaître rapidement toutes les tâches répétitives et de calcul, ce qui modifiera la structure des cabinets.

Les journalistes

Des articles et des chaînes TV "gratuits" à flot continu sur internet, des photos "libres de droit" dans des banques de données : les nouvelles technologies ont totalement chamboulé le paysage médiatique en dix ans, créant certes de nouveaux emplois plutôt mal rémunérés mais supprimant aussi des milliers d’emplois. L’information de qualité, c’est-à-dire fiable, pluraliste et vérifiée, y a t-elle gagné ?

La riposte

L’évolution récente liée à l’ubérisation et au numérique a créé davantage
d’indépendants, d’autoentrepreneurs et de freelance dont le statut social est globalement en retrait par rapport au Droit du travail "traditionnel", avec plus de précarité et un encadrement légal qui reste dans de nombreux cas à affiner. La valeur ajoutée - et qui demeure irremplaçable - est celle de la compétence professionnelle acquise non pas par des algorithmes aussi sophistiqués soient-ils, mais par des études et de l’expérience. Avocats, Greffiers, Experts-Comptables ont toute leur place dans ce monde en changement rapide.

Photo de Une DR JMC

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