Avocats : le non catégori

Avocats : le non catégorique à la réforme des retraites

Cette fois, pour le gouvernement, les vacances sont bien terminées ! Les Avocats, les pilotes de ligne, les stewards et hôtesses, les médecins, les kinés, les infirmières libérales et d’autres professions ont battu le pavé des grands boulevards de Paris ce lundi pour crier que le projet de réforme des retraites en gestation ne leur convient pas. Mais alors pas du tout !

Défilant derrière des banderoles, la quasi totalité des 164 Barreaux de France étaient "montés" pour cette manifestation nationale lancée par le CNB et appuyée par la Conférence des Bâtonniers. Un appel qui a trouvé un large écho dans la profession en colère. Une mobilisation assez inhabituelle chez les "robes noires" qui, brandissant des pancartes, prenaient les passants à témoin : "Qui vous défendra quand on ne sera plus là  ?"

Dans le cortège, on repérait facilement les Azuréens, niçois et grassois, qui n’étaient pas les moins motivés avec leurs Bâtonniers respectifs, Maîtres Thierry Troin et Roland Rodriguez, qui avaient eux aussi fait le déplacement.

À Nice, toutes les audiences ont été renvoyées, sauf celle des Assises, le Palais de Justice restant étonnement calme en cette journée ensoleillée.

Menace sur la tirelire

Édouard Philippe, qui veut laisser du temps à "la concertation" avant un vote "en 2020" a t-il entendu le rejet de cette réforme par les Avocats ? Réponse dans quelques semaines, après cette première journée de manifestation interprofessionnelle, qui faisait elle-même suite à une grève des transports en commun vendredi dernier, mettant "à pied" des dizaines de milliers de Parisiens voulant se rendre ou revenir du travail.
"Nous sommes 700 000 professionnels qui, tous les jours, transportons, soignons et défendons nos concitoyens (...), réunis contre les propositions du rapport Delevoye sur la réforme des retraites" ont expliqué les manifestants à qui voulait les entendre.
Pour les Avocats, c’est l’incompréhension, alors que la présidente du CNB Maître Féral-Schuhl, a rappelé que la profession n’a "jamais réclamé l’aide ni la solidarité du régime général des salariés pour le régime de retraites" mais qu’au contraire "elle contribue chaque année à ce régime général en reversant des sommes importantes", chiffrées à 80 millions d’euros par an.
Vouloir fusionner ce régime dans le pot commun est donc une mauvaise idée pour les Avocats, d’autant qu’elle leur confisquerait les "économies" réalisées du fait de leur bonne gestion des retraites.

Plus de cotisation et moins de pension...

Chez les manifestants, comme dans les cabinets de ville, on pointe aussi du doigt le "doublement des cotisations retraites, qui passeraient ainsi de 14% des revenus à 28%" pour la grande majorité des Avocats indépendants.
Un taux global que contestent d’ailleurs les services de la Chancellerie, qui se livrent à de savants calculs pour démontrer que les "petits revenus" seront gagnants avec cette réforme.

À voir...

La volonté du gouvernement est donc de dissoudre 42 régimes particuliers, dont celui des Avocats, en un seul. Un nouveau régime "à points" mais qui fait craindre aux robes noires de se retrouver "à poil".
Alors que les gilets jaunes recommencent timidement à montrer le bout de leur nez, le climat social s’est déjà alourdi.
Édouard Philippe restera t-il droit dans ses bottes ?

Parmi les autres, le Barreau de Nice a battu le pavé parisien du côté de l’Opéra pour s’opposer à la réforme des retraites. (DR)

Photo de Une : Le Bâtonnier Thierry Troin du Barreau de Nice était présent en personne à Paris le 16 septembre pour la manifestation nationale organisée par le CNB. (DR)

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