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La Banque de France : une alliée pour les entreprises !

Pour la banque de France l’économie redémarre dans la région Paca ! Didier Collet, directeur départemental, et Jacqueline Costa da Silva, correspondante TPE, constatent une reprise de l’activité en 2017.

Pour les Petites Affiches des Alpes Maritimes, Didier Collet, directeur départemental de la Banque de France, fait le point sur la situation économique du 06 et de la région Paca, mais aussi de la France, de la zone euro et du reste du monde. Avec une intensité diverse selon les régions, l’activité reprend nettement. Les taux de croissance sont d’autant plus spectaculaires que nous partions d’assez bas... À court et moyen terme, les perspectives sont raisonnablement bonnes, d’autant que l’activité de notre Sud-est est tirée par ce dynamisme général. C’est donc une bonne nouvelle : après tant d’années de morosité, ne boudons pas notre plaisir !

Quid pour les services, qui représentent un emploi sur deux en Paca ?

Didier Collet, directeur départemental, et Jacqueline Costa da Silva, correspondante TPE à Nice lors de la conférence de presse de présentation des chiffres de conjoncture de la Banque de France (JMC)

Didier Collet : Les prévisions sont revues à la hausse. Les chefs d’entreprises s’attendent à une croissance de + 6,2% de leur chiffre d’affaires en 2017, mieux que leurs prévisions du début d’année. Les transports, la logistique, l’intérim, la maintenance et le nettoyage industriels sont en forme. Pour les investissements, les prévisions sont de +8,8%, avec un effet rattrapage sur 2016, qui avait accusé un recul de - 8,2%. Pour l’emploi, il faut tabler sur +2,5%.

Et pour l’industrie ?

Ce secteur représente 10% des emplois en Paca, nous ne sommes pas une grande région industrielle. On s’attend à +4,7% de hausse du chiffre d’affaires, presque le double de ce qui était prévu début 2017.Ces bonnes perspectives sont dues aux entreprises qui exportent.
Si le marché français évolue favorablement, l’export est un vrai moteur avec +6,1% attendus pour cette année. La fabrication de composants électroniques est en pointe mais peine à trouver des compétences. L’emploi devrait progresser de +1,2% pour l’industrie, ce qui n’est pas si mal après le - 0,6% enregistré l’an passé.
Et les investissements (+0,8%) bénéficient des taux bas et donc attractifs.

Le bâtiment, les travaux publics ?

Là encore les prévisions sont renforcées avec +3,4% de production. Dans le BTP, qui était en souffrance, les investissements devraient progresser de +6,2% et l’emploi de +2,3%. Il s’agit souvent de postes en intérim, donc volatils et soumis aux opportunités conjoncturelles.
Pour tout le secteur, il y a un réel rattrapage : l’activité avait quasiment reculé de 15% entre 2012 et 2014…

Quelles sont les perspectives pour les Alpes-Maritimes ?

On peut s’attendre à la même amélioration que pour la région. On enregistre moins de défaillances d’entreprises, moins d’impayés, ce qui est bon signe. Tout comme la progression du crédit aux entreprise qui est forte : +6,9% sur un an pour moderniser l’outil de production et aussi pour financer les repreneurs, car beaucoup de chefs d’entreprises arrivent actuellement à l’âge de la retraite.

Nous sommes donc sortis du tunnel ?

Restons prudents. L’environnement économique mondial est plus porteur, c’est certain. Pour 2017, le FMI pronostique une croissance mondiale de +3,5%, dont 2% pour les pays avancés comme le nôtre et jusqu’à +7,2% pour l’Inde. Le Brésil et la Russie, qui étaient en récession l’an passé, reviennent en positif en 2017. Tout cela est bon pour nos exportations.

La zone Euro ?

Elle connaîtra une accélération du PIB en 2017, avec + 2,2%. Tous les pays évoluent favorablement, la France (+1,6%) quasiment comme l’Allemagne (+1,7%). L’Espagne progresse très fortement, l’Italie fait un peu moins bien que nous.

Où en est l’inflation ?

Après +0,3% l’an dernier, nous devrions arriver à +1,2% pour l’indice des prix à la consommation harmonisée. La variation s’explique essentiellement par les prix évolutifs de l’énergie et des matières premières. Ce niveau d’inflation est plus satisfaisant, on considère que le taux "idéal" serait légèrement inférieur à 2%.

Et l’endettement ?

L’économie mondiale est basée sur l’endettement public et privé. Le total de la dette publique et privée taux atteint aujourd’hui 230% du PIB mondial, contre 210% il y a dix ans. Avec le ratio dette publique/PIB, était à la fin 2016 de 89% pour la zone euro, 68% pour l’Allemagne et 96% pour la France.

En quoi la Banque de France aide t-elle les entreprises ?

Jacqueline Costa da Silva : Depuis 2016, la Banque a un correspondant par département pour les TPE. La cible, ce sont les entreprises de moins de dix salariés réalisant un CA inférieur à un million d’euros. Il s’agit de les aider, de leur faciliter leurs parcours vers des organismes comme la CCI, la CMA, les organismes de financement, etc. avec qui nous avons noué des partenariats. C’est très important, puisque les TPE représentent 20% de la valeur ajoutée produite en France et 20% des effectifs. Nous ne sommes pas en concurrence avec ces autres services, mais complémentaires. Il s’agit pour nous d’orienter le chef d’entreprise vers l’organisme qui répondra le mieux à ses besoins du moment.

À quoi sert le nouvel outil OPALE proposé par la Banque de France ?

C’est un outil - payant - de positionnement et d’analyse en ligne des entreprises réalisant plus de 0,75 M€ de CA. Il permet aux dirigeants de mesurer et de comparer leurs performances avec d’autres entreprises de même taille, travaillant dans le même domaine ou sur le même secteur géographique. Il permet de déterminer ses points forts et ses points faibles. Une simulation aide à la décision d’un plan de développement en permettant de voir les effets à deux ou trois ans selon les hypothèses formulées par le chef d’entreprise.
Propos recueillis par J.-M. CHEVALIER

Photo de une : DR

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