"Scoffier-frères" spéciali

"Scoffier-frères" spécialisée dans les (très) gros travaux

Les études de Notariat peuvent aussi mener à diriger un entreprise de travaux publics. Stéphanie Scoffier - la troisième génération - apporte sa pierre à l’édifice.

Sans la guerre du Golfe (1991) et le ralentissement économique qui s’en suivit, le destin de Stéphanie Scoffier aurait pu être tout autre. Diplômée de l’École de Notariat de Nice, la jeune femme se préparait à entamer une carrière d’officier ministériel. Mais, ne trouvant pas à se placer dans une étude notariale à une époque où celles-ci étaient en difficulté, elle est entrée dans l’entreprise familiale créée en 1973 à Gilette par son père Emile et son oncle Henri.
Pour un temps croyait-elle. Elle y est encore...

Asseoir sa légitimité

Associée 50/50 avec son père dans la SARL. Adhérente de la Fédération Nationale des Travaux Publics Trésorier de la FBTP-06. Déléguée de cet organisme pour le secteur Nice-Vallée.

C’est ainsi qu’elle vit et travaille au milieu des (gros) engins de terrassement, étant même titulaire d’un certificat lui permettant d’effectuer des tirs de mine ! Si son père est toujours gérant de "Scoffier-Frères" et présent tous les jours dans l’entreprise, son oncle lui a vendu ses parts il y a dix ans.
Stéphanie est donc associée à 50/50, responsable administratif et financier. Aux manettes d’une société à l’activité assez peu féminine. "Il m’a quand même fallu du temps pour asseoir ma légitimité. Parce que quand on est jeune, fille de... et pas du sérail, ce n’est pas gagné d’avance" reconnaît-elle aujourd’hui.
Au tout départ de cette aventure, il y avait le grand père, Justin, qui n’avait pas son pareil pour cuire des briquettes vendues aux entreprises de maçonnerie, pour construire les bassins d’eau potable. Ses fils ont gardé en héritage une petite activité "maçonnerie" mais ont surtout développé les travaux publics.
"Dans les années 70, il y avait de gros besoins : aménagement de pistes forestières, démolition d’immeubles, enrochements et nivelage sur le bord de mer. Ils se sont spécialisés dans les travaux d’accès difficiles" poursuit Stéphanie Scoffier.
Un travail de durs à cuire, qui les a conduits à réaliser la station de Roubion, une centrale hydroélectrique à Entraunes qui est toujours en activité.
"Ils ont beaucoup investi dans du matériel spécialisé comme des pelleteuses "araignées" qui permettent d’accéder aux terrains en forte déclivité".

Poursuivre l’aventure

Le changement est venu aussi frapper à la porte du terrassement et des travaux publics. Emile et Henri Scoffier travaillaient beaucoup, mais la marge de l’entreprise s’amenuisait lorsque Stéphanie est venue les rejoindre. "Scoffier-Frères" était même en situation délicate et, sans la ténacité de ses dirigeants, aurait pu disparaître. "Comme beaucoup d’autres, nous avons subi cette situation".
Avec sa formation initiale et ses compétences en matière de fiscalité et d’administratif, la troisième génération n’est pas pour rien dans la poursuite et la réussite de cette aventure. Elle continue à travailler dans les bureaux situés au rez-de-chaussée de la propriété familiale installée sur un terrain de 3 500 mètres carrés où sont stockés les machines et les matériaux.
"Nous cherchons maintenant à nous délocaliser plus près de la 202-bis pour avoir un accès plus facile". C’est le prochain chantier de Stéphanie, sa manière de porter sa pierre à l’édifice...

- 2,9 M€ de chiffre d’affaires (2017).
- 15 salariés expérimentés et certifiés.
- 3 500 mètres carrés à Gilette, RD 17 "La carrière".
- 750 m3 de galets amenés sur les plages niçoises.

Photo de une : Stéphanie Scoffier, ici en compagnie de son père Emile, aime bien "sortir du bureau" pour se rendre sur les chantiers. DR

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