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Art : Comment Paris est entrée dans la modernité

« De la Belle Époque jusqu’aux années folles, Paris continue plus que jamais d’attirer les artistes du monde entier. La Ville-Monde est à la fois une capitale au cœur de l’innovation et le foyer d’un formidable rayonnement culturel  ». À quelques mois des Jeux Olympiques, le Petit Palais présente une exposition qui scrute dans le rétroviseur ce que notre capitale a représenté dans la vie culturelle et artistique au début du XXe siècle.

Ère de prospérité exceptionnelle et de progrès technologique, les Français ont vu leur mode de vie évoluer plus rapidement que jamais après la guerre de 1870 et jusqu’aux années qui suivirent le premier conflit mondial. Cette période dite de la « Belle époque » a surtout concerné la bourgeoisie urbaine. Elle a pu s’étourdir dans la fête alors que la société française restait encore essentiellement rurale et que les classes laborieuses s’organisaient avec des syndicats pour améliorer leur sort. C’est dans ce contexte tourné vers la modernité que les arts se sont exprimés à travers la mode, le cinéma, la photographie, la peinture, la sculpture, le dessin, mais aussi la danse, le design, l’architecture et l’industrie.

Patience et longueur de temps

L’exposition du Petit Palais présente près de 400 œuvres de Robert et Sonia Delaunay, Marcel Duchamp, Marie Laurencin, Fernand Léger, Modigliani, Picasso, Marie Vassilieff et de beaucoup d’autres artistes passés à la postérité. Mais aussi des tenues de Paul Poiret, de Jeanne Lanvin, des bijoux de chez Cartier, un avion du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget et même une voiture prêtée par le Musée national de Mulhouse. Une incroyable période de créativité !
L’événement, au parcours chronologique et thématique, se concentre largement sur le secteur géographique des Champs-Élysées, « la plus belle avenue du monde », qui n’a jamais tant mérité cet éloge que lorsque le Grand Palais a accueilli les éditions du Salon d’Automne et des Indépendants où exposèrent notamment le Douanier Rousseau, Henri Matisse, Kees van Dongen et tant d’autres créateurs majeurs que l’on retrouve aussi dans les musées de la Côte d’Azur.
« Cette histoire du Paris de la modernité n’est pas linéaire, elle est marquée par de nombreux carambolages ». Les scandales rythment la vie artistique : la « cage aux fauves », le « Kubisme » de Braque et Picasso, le très érotique Vaslav Nijinski en faune pour la création du Sacre du Printemps par les Ballets russes en 1913... « La modernité absorbe ces scandales, qui finissent même par devenir des étapes incontournables de la consécration des artistes ».
L’exposition entend également mettre en valeur le rôle des femmes durant cette période. Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Jacqueline Marval, Marie Vassilieff, Tamara de Lempicka, Joséphine Baker ont participé aux avant-gardes. Après elles, après ce foisonnement, le monde a totalement changé et Paris entrée dans la modernité est devenue une fête…

Jean-Michel CHEVALIER
Jusqu’au 14 avril.

La vasque fleurie Kees van Dongen 1917 DR

Visuel de Une Détail d’une œuvre de Robert Delaunay

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