Histoire : à l'assaut (...)

Histoire : à l’assaut des forts !

« Les Alpes-Maritimes sont un véritable conservatoire à ciel ouvert de l’art de la fortification. Au fil des siècles, l’histoire tourmentée de notre territoire, son exposition, la nécessité de le défendre, ont contribué à l’édification d’un patrimoine fortifié inestimable » commente Charles Ange Ginésy, président du Département, en présentant l’opération « Les forts vous ouvrent leurs portes » qui invite vacanciers et Azuréens à découvrir ce patrimoine.

Tous ces ouvrages racontent une histoire. Celle des hommes qui les ont construits à la sueur de leur front, souvent dans des conditions très difficiles, qui ont veillé l’horizon en guettant sur les montagnes les mouvements des troupes adverses. Qui ont souffert. Les plus anciens de ces ouvrages remontent au XVIe siècle, les plus récents au début du siècle dernier. Ils composent sur la carte un collier dont chaque pierre verrouille un passage.
Des petites histoires dans cette grande histoire ? Le Fort d’Antibes accueillit dans ses pierres vénérables le premier festival de jazz qui ensuite, pour des raisons de confort et de sécurité, partit s’établir à Juan-les-Pins. L’imposant ouvrage reçut aussi la visite d’un certain 007, impressionné par la puissance des murs et défenses imaginés par Vauban et qui ne fut jamais ni attaqué, ni assiégé. Tout ça pour ça... à ses pieds se dresse le « Poilu », plus grand monument aux morts de la Première guerre, à jamais figé au garde-à-vous dans la pierre.

Le secret du Masque de fer

Le fort Saint Roch à Sospel ©DR

Les fortifications de Saint Paul-de-Vence remontent à François 1er, alors que le roi de France était en délicatesse avec Charles Quint. Grâce aux murailles érigées à cette époque, le cœur du village est bien protégé des invasions lorsque celles-ci ne sont pas... touristiques. En baie de Cannes, ce furent les Espagnols qui construisirent le premier fort sur l’île de Sainte Marguerite. Il fut repris deux ans seulement après son achèvement, et Vauban tira de ce fait d’armes les enseignements pour le renforcer. Ce fort est aussi entré dans la légende pour avoir abrité pendant onze ans le Masque de fer dont le destin servit d’inspiration à Voltaire, pour critiquer l’absolutisme royal, et Alexandre Dumas pour en faire un roman ’historique’.
La ligne Maginot traverse les montagnes azuréennes.. Quoi que l’on ait pu dire sur son « efficacité », elle était considérée comme un obstacle pour les chasseurs alpins adverses qui se trouvaient à portée de ses canons... Pour se faire une idée de la vie « à bord », visitez par exemple ceux de l’Agaisen et de Saint Roch à Sospel qui reconstituent l’ambiance sonore et visuelle de l’époque de la « drôle » de guerre.

Ils sont à visiter

Plusieurs forts ouvrent leurs portes cet été dans les Alpes-Maritimes.
Il s’agit de ceux de Saint Elme à Villefranche-sur-Mer, du Mont Alban à Nice, à Antibes du Fort Carré et de la batterie du Graillon, du fort royal de l’île de Sainte Marguerite, des forts de Cap Martin et de Sainte Agnès. À Sospel le fort Suchet au Barbonnet, celui de l’Agaisen et le fort Saint Roch appartenant comme les deux précédents au système défensif Maginot, les forts de la Madeleine et de la Frassinéa à Rimplas, ceux de la Revère à Èze et du Gordolon à Roquebillière.

Photo de Une : Altier, le Fort Carré d’Antibes veille sur la cité de Vauban. DR

deconnecte