Filière de l'immobilier :

Filière de l’immobilier : Une transformation inévitable

Au cours de la soirée annuelle de l’OIH de la CCI Nice Côte d’Azur, il a été mis en évidence la nécessité, pour chaque branche de la filière immobilier, de se transformer.

Jeudi 5 décembre, dans le centre d’affaires de l’aéroport de Nice, le sujet mis sur la table n’a pas tant été celui des raisons de la crise, déjà largement débattu, mais plutôt celui de son impact, dans la durée, sur les branches professionnelles de l’immobilier.
Des branches qui sont dans l’obligation de se transformer. Une transformation de toutes façons imposée par la transition énergétique et renforcée par l’absence d’une véritable politique du logement.


Sur ce dernier aspect, les propos du président de la FNAIM, Loïc Cantin, ont été particulièrement limpides : «  L’État ne peut plus être au rendez-vous des objectifs d’accompagnement de la filière. Dans le projet de loi de finances 2025 (enterré, NDLR), le gouvernement avait proposé la restauration du prêt à taux zéro pour le logement alors qu’il avait été banni des dispositions précédemment. Le neuf ne disposera plus de soutien fiscal parce que le (dispositif) Pinel prend fin au 31 décembre. En réalité, il ne reste quasiment rien pour soutenir la construction et le logement. Et il faut s’attendre à ce que les trois premiers mois de 2025 soient très compliqués pour les acteurs de la filière ».

« On avait espoir »

Loïc Cantin © FNAIM

Dans une vidéo enregistrée spécialement pour la soirée de l’Observatoire immobilier d’habitat (OIH), Loïc Cantin a également regretté que l’action de la ministre du Logement Valérie Létard doive déjà s’arrêter : « On avait espoir en la personne de Valérie Létard, une nouvelle ministre nommée dans le cadre du gouvernement Barnier, une ministre pragmatique qui avait une volonté de s’engager. Elle avait de grandes ambitions, son programme était identifié, plus qu’il ne l’avait jamais été depuis deux ans avec les trois ministres précédents, Guillaume Kasbarian, Patrice Vergriete et Olivier Klein, qui eux-mêmes n’avaient pas eu beaucoup de temps pour pouvoir s’exprimer et accompagner le logement et faire des propositions adaptées à la crise que nous connaissons  ». Le président de la FNAIM a ajouté craindre l’échéance du 1er janvier 2025 : «  Telle que la loi est rédigée, tous les logements loués classés G sont indécents  », ce qui représente « 600 000 logements, 250 000 en copropriété et 350 000 dans l’habitat individuel. Et dans trois ans ce seront les logements F, soit 1,1 million de logements. Il faut donc sortir 1,7 million de logements de l’indécence » énergétique.

Pic de défaillances

Loïc Cantin a assuré qu’il allait « falloir être imaginatifs pour la période à venir  », rappelant que la FNAIM avait « toujours défendu la notion de portabilité des prêts » et qu’elle proposait aux investisseurs, pour soutenir le parc locatif, d’investir aujourd’hui et de défiscaliser demain, « c’est-à-dire permettre à un Français qui investit dans l’immobilier locatif de bénéficier d’une période d’exonération d’impôt sur les revenus dix ans après son acquisition  ». « Et on porterait cette proposition à 15 ans sur le neuf ou en cas de travaux de rénovation énergétique. C’est un dispositif qui peut être novateur  ». Parmi les chiffres les plus édifiants présentés ou énoncés par les partenaires de l’OIH (FNAIM 06, FPI 06, FBTP 06, EDF, GrDF, IN’LI PACA, Banque des territoires, chambre des notaires des Alpes-Maritimes et Caisse d’Épargne Côte d’Azur), rejoints par l’UPE 06 en tant que « membre associé », il a été difficile de passer à côté de ceux de la FBTP 06 : il y a eu 370 défaillances d’entreprises sur les quatre derniers trimestres dans le secteur de la construction des Alpes-Maritimes, représentant plus de 1 000 emplois salariés. Marc Raspor, ancien président de la FPI 06, a expliqué de son côté que l’emploi était également en souffrance dans la promotion immobilière locale, sans toutefois mentionner de chiffres.

Photo de Une : ©S.G