7 octobre 2019
Vous avez sûrement lu sur un site d’informations ou sur un réseau social des articles traitant d’une généralisation de la reconnaissance faciale en France ? Cette avalanche de publications fait suite à un article du journal "Bloomberg" publié cette semaine qui annonçait un déploiement avancé de l’application de reconnaissance faciale "Alicem", développée pour le ministère de l’Intérieur et en phase de test depuis juillet 2019, pour sécuriser la certification de l’accès aux services publics. Quelques repères pour mieux comprendre de quoi l’on parle.
Publics concernés : particuliers souhaitant s’identifier électroniquement et s’authentifier à l’aide d’un moyen d’identification électronique ; administrations et entreprises souhaitant proposer l’utilisation de ce moyen d’authentification.
Objet : création d’un moyen d’identification électronique permettant de s’identifier électroniquement et de s’authentifier pour l’accès à un service en ligne.
Décret n° 2019-452 du 13 mai 2019 autorisant la création d’un moyen d’identification électronique dénommé « Authentification en ligne certifiée sur mobile »
Cette application- actuellement en phase de test, qui devrait être généralisée en novembre - serait en contradiction avec le droit européen.
Extraits
"Alicem est une application pour smartphone développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) qui permet à tout particulier, qui décide de l’utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée.
A quels services se connecter avec Alicem ?
Alicem donnera accès à l’ensemble des services partenaires de FranceConnect, le dispositif de l’État qui facilite l’accès aux services en ligne (plus de 500 services publics disponibles).
Créer un compte Alicem n’est pas obligatoire. Les utilisateurs restent libres d’utiliser les alternatives disponibles :
– La création d’un compte spécifique sur le service en ligne choisi ;
– Les autres moyens d’identification électronique disponibles sur FranceConnect ;
– Les procédures administratives « physiques » traditionnelles.
Alicem est actuellement en test avec un objectif d’ouverture au grand public avant la fin de l’année 2019.
Un haut niveau de maîtrise par l’utilisateur de ses données :
Les données personnelles sont uniquement enregistrées sur le téléphone portable de l’utilisateur, sous son contrôle exclusif.
Avec Alicem, les données ne sont partagées qu’auprès des services en ligne auxquels l’utilisateur choisit de se connecter. Le partage n’est validé qu’après saisie par l’utilisateur de son code de sécurité.
Note : aucune donnée biométrique ne peut être partagée. La photo extraite de la puce du titre reste stockée sur le téléphone portable de l’utilisateur. La vidéo de reconnaissance faciale réalisée lors de la création du compte est effacée immédiatement après la vérification.
Les données ne feront l’objet d’aucun traitement et ne seront pas transmises à des tiers.
Quels sont les principaux enjeux pour l’État ?
Assurer sa mission régalienne de certification de l’identité dans un monde digital complémentaire du « monde physique ». Alicem est ainsi la préfiguration d’un service plus large d’identité numérique en cours de conception dans le cadre du programme interministériel mis en place en janvier 2018 par le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice et le secrétaire d’État chargé du numérique.
Contribuer à la simplification des démarches administratives, en cohérence avec la priorité donnée par le programme Action Publique 2022 à la transformation numérique des administrations, avec pour objectif, 100 % de services publics avec un accès dématérialisé possible à horizon 2022.
Contribuer à la lutte contre l’usurpation d’identité en ligne, et de façon plus générale, contre la cybercriminalité, en proposant une identité numérique garantissant un niveau élevé de sécurité.
Pour la Quadrature du Net : "Un projet d’identité numérique, fondé sur un dispositif de reconnaissance faciale obligatoire (au mépris du RGPD) et ayant pour objectif avoué d’identifier chaque personne sur Internet pour ne plus laisser aucune place à l’anonymat ne peut qu’être combattu. C’est l’objet de ce recours."
À suivre !