Aux Rencontres Stratégiques de la Méditerranée, on parle plus de paix que de guerre


Politique


22 octobre 2024

Les 8 et 9 octobre, de nombreux experts français et internationaux étaient réunis au Palais Neptune à Toulon, pour la 3ème édition des Rencontres Stratégiques de la Méditerranée (RSMed), organisée en partenariat avec la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), en présence de François de Canson, vice-président de la Région Sud.

Fortes du succès des précédentes éditions, les RSMed 2024 ont pour objectif de croiser les regards des opérationnels, du monde académique et des industriels de défense afin de décrypter les grands enjeux internationaux actuels au profit de la réflexion stratégique. Durant deux jours, plus de 2 700 visiteurs, une cinquantaine d’intervenants, 15 pays représentés par des chercheurs, diplomates, journalistes, chefs d’état-major, industriels, ingénieurs et étudiants participaient à ces rencontres ainsi que François de Canson, vice-président de la Région Sud.

DÉMOCRATIES AGRESSÉES

En pesant chaque mot au trébuchet, l’élu régional s’est interrogé : « Pourquoi les RSMed sont importantes ici à Toulon, dans la région Sud et au bord de la Méditerranée ?
Peut être avant tout rappeler les invariants, invariants que Renaud Muselier a rappelés lors des commémorations du 7 Octobre à Marseille. Israël est engagé dans une guerre existentielle comme l’Ukraine, l’Arménie face à l’Azerbaïdjan. Ces trois pays font face à une même réalité de base : Ce sont des démocraties agressées. Sur Israël, il faut être clairs, que l’on soit d’accord ou pas avec la politique portée depuis des années par Netanyaou. Le 6 octobre 2023, Israël ne bombardait pas Gaza ! Ce sont bien les actes le 7 octobre 2023 du Hamas qui constituent le fait générateur avec les réactions en chaîne que l’on connaît. Un an après, il est difficile de concevoir la paix tant que le Hamas n’a pas libéré les otages ou restitué les dépouilles.

Pour couper court à toute surinterprétation ou extrapolation de ces propos, je serai clair : Aucune mort n’est acceptable et l’ensemble de l’embrasement de cette rive de la Méditerranée est une tragédie malheureusement répétée ».

François de Canson a ajouté : « Ces trois pays possèdent des trésors que nous avons en partage, fragiles et à sauvegarder, des trésors civilisationnels, notre liberté face à divers obscurantismes ne cachant pas leur volonté de défaire un ordre international dont ils contestent la légitimité. C’est en cela que nous sommes concernés au premier chef.

Quelle conséquence ? Depuis un an nous devons faire le deuil du tenu pour acquis et nombre de certitudes s’effondrent.

Fête, musique, festival… 1 200 morts, 251 personnes enlevées. C’est la fin de la vision idéalisée d’Israël en ultime refuge sécurisé. Pour les observateurs internationaux, depuis plusieurs années Israël était rentré dans un processus de normalisation de ses relations avec ses voisins musulmans via les accords d’Abraham. Là encore fin de l’utopie. Mais au-dessus de tout, ce que nous pensions enterrés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale rejaillit. Non, les horreurs des années 40 ne sont pas toutes éradiquées, les pulsions de déshumanisations sont toujours là » (…).


Gilles Carvoyeur