25 mars 2025
Paul Castela, professeur honoraire à l’Université de Nice, est décédé le 17 mars à l’âge de 92 ans.
Paul Castela, professeur honoraire à l’Université de Nice, est décédé le 17 mars à l’âge de 92 ans. Niçois de naissance et passionné par sa ville, il a développé une activité multiple dans ses recherches en sciences humaines.
Professeur agrégé de géographie, il a enseigné cette discipline au lycée Masséna dans la décennie soixante. Docteur d’État ès lettres grâce à sa thèse sur l’horticulture ornementale européenne soutenue en 1968, il a eu en charge de nombreuses études sur Nice et sa région à la demande des autorités départementales et municipales. Il s’est engagé avec ardeur pour tenter de sauver la floriculture azuréenne en péril, alors la première du monde.
Nommé professeur de géographie à la faculté des lettres, Paul Castela a, durant une trentaine d’années, multiplié les actions pédagogiques et les recherches, mis en place les enseignements de langue et culture régionales, participé à la création du Capes de langue d’oc et formé de nombreux professeurs. Durant cette période, il a aussi assuré la fonction de doyen de l’unité d’enseignement et de recherche sur les civilisations. Membre du Conseil national des universités, il a orienté ses recherches sur le monde rural, alors en pleine mutation, et il s’est spécialisé sur la France rurale en réalisant un grand atlas, présenté lors du congrès mondial de géographie à Paris en 1984.
Conservateur pendant vingt ans de la très riche bibliothèque Barbera à La Turbie, il dirigeait dans le même temps la publication de la revue littéraire OC. Son engagement pour Nice et sa région l’a conduit à soutenir une deuxième thèse. Docteur en études occitanes, il a publié plusieurs ouvrages sur la civilisation occitane et sur l’évolution du monde paysan, conscient que la recherche universitaire doit s’ouvrir au grand public.
Membre de la Commission supérieure des monuments historiques, il a réussi à obtenir la protection de plusieurs bâtiments emblématiques de la ville de Nice, dont le domaine de Valrose et l’église Jeanne-d’Arc. Honoré de nombreuses distinctions, il était chevalier des Arts et des Lettres.
Fondateur de l’Institut d’études niçoises en 1977, qu’il a dirigé pendant près de quarante ans, Paul Castela a multiplié les actions de promotion et de diffusion des savoirs sur le patrimoine historique de Nice et de son comté. Il a également, dans cet objectif, publié une trentaine de livres, donné de multiples conférences et organisé des congrès et des expositions, tout particulièrement sur la richesse du patrimoine baroque et de la Belle Époque.
Depuis sa retraite en 1998, il n’a cessé de défendre le patrimoine niçois menacé par la mutation de la ville et il a publié deux gros ouvrages de référence sur « Nice capitale historique » et « Histoire du paysage niçois ». Partisan d’une vision moderne et dynamique du patrimoine, reposant sur une identité en mouvement, il a été un membre très actif du groupe de travail chargé d’élaborer le dossier pour l’inscription de Nice au patrimoine mondial de l’UNESCO.