Dans le BTP du Var, 1 000 emplois perdus en 2024


Politique


9 avril 2025

Face à la dégradation de la situation économique, la Fédération du BTP du Var a mis en place une cellule de prévention des défaillances d’entreprises avec un numéro dédié. Car les derniers chiffres ne sont guère encourageants.

Ainsi, dans le Bâtiment (bilan 2024), on enregistre une forte récession avec une activité globale à -6,6%. Après une érosion de l’activité en 2023 (-0,9%), le bâtiment est entré en récession entraîné par la chute du neuf. En termes d’emploi (-2,2%), l’amorce de la baisse, observée en 2023, s’est accentuée en 2024 avec la perte de 30 000 emplois en France. Dans le logement neuf (-21,9%), la chute des mises en chantier (-14,2% après -24,9% en 2023) plonge la production à un plancher historique de 253 000 logements, soit le niveau de 1954 !

LOGEMENT NEUF EN BAISSE

L’activité du logement neuf a plongé également en 2024 de 22% à prix constants. Et dans le non-résidentiel neuf (-7,4%), le décrochage (hors effet prix) concerne tous les segments exceptés les bâtiments publics stables. C’est un nouveau plus bas historique des surfaces construites depuis 1986 (20,1 millions de m²). Dans l’entretien amélioration (+1,2%), le rythme est deux fois moindre qu’en 2023 à cause de la réforme ratée de MaPrimRenov sur les 5 premiers mois de 2024 et du recul des transactions dans l’ancien. En revanche, la rénovation du non-résidentiel s’est établi à +2%.
Dans le Bâtiment (prévisions 2025), on prévoit encore une poursuite de la chute. L’année 2025 s’annonce très mauvaise avec une activité pénalisée par le neuf (-5,6%). L’écart avec l’activité constaté en 2024 n’est pas tenable. Environ 100 000 emplois sont menacés (-7,4%).

CHUTE DES VENTES

En termes de logement neuf, un plancher des ouvertures de chantiers serait atteint avec 239 000 unités (-14,2%). Malgré un environnement macro-financier redevenu plus favorable, deux facteurs négatifs vont jouer à plein. D’une part, l’amont de la filière toujours mal orienté avec la chute des ventes de constructeurs (-15%) et des promoteurs (-30%) et l’abandon du PLF2025 suite à la chute du gouvernement Barnier.
Dans le non-résidentiel neuf (-15,0%), le marché souffre de l’incertitude générale et de conditions de crédit insuffisamment incitatives. Aucun segment ne serait épargné, y compris les locaux administratifs qui pâtiraient de l’attentisme des collectivités malgré le cycle électoral favorable. Un nouveau plus bas historique des surfaces construites serait atteint avec 18,8 millions de m². Dans le secteur de l’entretien amélioration (+0,9%), c’est un nouveau ralentissement en raison du tassement du non-résidentiel (+0,6%) alors que le logement accélère légèrement (+1,0%).

TRAVAUX PUBLICS

Dans les Travaux Publics (prévisions 2025), la dynamique est brisée malgré le cycle municipal favorable. Sur la base du PLF2025, les perspectives d’activité étaient assombries par les coupes budgétaires envisagées qui impactaient l’investissement local et contredisaient les objectifs de transition écologique et de soutien aux territoires.

Quel scénario pour le futur nouveau PLF2025 ?

Les perspectives par maîtres d’ouvrage sont sombres. Ainsi, pour l’État, l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport est la première victime des rabots budgétaires avec un budget en 2025 de 3,7 Mds€ contre 4,6 Mds€ en 2024. Les collectivités locales sont les boucs émissaires du dérapage budgétaire. Les finances locales sont sous pression de la loi de finances avec la ponction de 3 Mds€ sur leurs recettes, la baisse du taux de récupération de la TVA (soit -800 millions €), le gel de la fraction de TVA pour les collectivités (-1,2 Mds€) et la baisse du Fonds Vert de 60% (2,5 Mds€ en 2024 et 1 Md€ en 2025)
Toutefois, les grands opérateurs sont toujours en soutien pour les transports et l’énergie. Ainsi, on note une croissance de +3,5% de l’activité liée aux grands projets (Ferroviaire, Canal Seine-Nord).
Du côté des acteurs privés, on se dirige vers un point bas pour l’immobilier neuf. Une baisse de 3% est anticipée sur ce secteur.
Enfin, on prédit une croissance atone attendue en 2025 (+1,1%), et une inflation à +1,8% en 2025.


Gilles Carvoyeur