Interdiction de certaines croisières à Villefranche-sur-Mer et Nice : résultats de l’étude d’impact de la CCI NCA


Economie


2 avril 2025

La baisse de fréquentation des croisiéristes se traduirait par des pertes financières substantielles.

La CCI Nice Côte d’Azur a réalisé une étude afin d’estimer les pertes financières directes et indirectes de l’interdiction des navires de croisière de plus de 2 500 passagers, avec une limite d’un bateau par jour et 65 escales par an en baie de Villefranche-sur-Mer, sur la base des informations issues du conseil portuaire de Nice du 7 mars dernier.

Un impact direct sur les recettes locales

Selon les projections établies à partir des escales prévisionnelles de 2025 et 2026, la baisse de fréquentation des croisiéristes se traduit par des pertes financières substantielles.
À Villefranche-sur-Mer, en 2025, la réduction du nombre de passagers de 50 % avec seulement 60 escales (contre 88 prévues) entraînerait un manque à gagner de 7,5 millions d’euros. Cette somme englobe les dépenses des croisiéristes (à hauteur de 4,2 millions d’euros), les pertes en redevances et taxes versées par les compagnies (535 000 euros) ainsi que l’impact sur l’économie locale (2,7 millions d’euros).

À Nice, l’interdiction des navires de plus de 450 passagers réduirait le nombre de croisiéristes de 25 %, soit 20 334 visiteurs au lieu de 27 222. Les escales passeraient de 124 à 114, générant un impact économique de 643 600 euros, principalement dû à la baisse des dépenses des touristes et des taxes perçues.

Relire : La CCI 06 se penche sur l’impact de l’arrêté affectant les croisières

Un recul plus marqué en 2026

Les projections pour 2026 sont encore plus marquées à la baisse.
À Villefranche-sur-Mer, la baisse du nombre de croisiéristes atteindrait 75 %, avec 78 096 passagers contre 123 escales initialement prévues. L’impact financier serait estimé à près de 14 millions d’euros, sans compter les répercussions sur les activités économiques annexes.
De son côté, Nice enregistrerait une baisse de fréquentation de 24 %, avec 33 000 passagers au lieu des 43 486 attendus. Les escales chuteraient à 161, contre 176 prévues, occasionnant un déficit estimé à 1 million d’euros.

Méthodologie

Cette étude, qui s’appuie sur les fichiers des escales prévisionnelles 2025 et 2026, estime les pertes financières liées aux dépenses des croisiéristes ainsi qu’aux redevances et taxes versées par les compagnies de croisière, mais ne prend pas en compte d’éventuels recours indemnitaires pour les annulations d’escales.
L’étude s’est intéressée aux répercussions sur les professionnels du secteur maritime et touristique : manutentionnaires, services portuaires, commerces, restaurateurs et prestataires d’excursions. Une enquête de terrain menée dans les zones clés de Villefranche-sur-Mer (à savoir le Haut de Villefranche, la Place de la Paix, le Vieux-Villefranche et le bord de mer) confirme une diminution anticipée du chiffre d’affaires de nombreux acteurs.
L’étude de la CCI Nice Côte d’Azur se veut une base de discussion objective pour les parties prenantes. L’objectif est d’engager une réflexion collective permettant de concilier préservation de l’environnement, attractivité touristique et maintien de l’activité économique des ports de la région.


Service Rédaction