Croisières : La CCI dévoile son étude d’impact, Christian Estrosi lui répond


Economie


3 avril 2025

Le maire de Nice Christian Estrosi a répondu le jour même à l’étude d’impact de la CCI NCA

Le président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Nice Côte d’Azur, Jean-Pierre Savarino, avait annoncé le 24 février la réalisation d’une étude d’impact après la signature d’un arrêté par Christian Estrosi, en tant que président de la métropole, qui interdisait les paquebots de plus de 900 passagers dans les ports de Nice et de Villefranche-sur-Mer.

Selon l’enquête de terrain de la chambre, menée à Villefranche-sur-Mer (Hauts de Villefranche, Place de la Paix, Vieux-Villefranche et bord de mer) et diffusée le mercredi 2 avril, « l’impact économique total est estimé à 7,5 millions d’euros en année pleine » pour 2025 et s’élève à 14 millions d’euros pour 2026. La CCI s’est appuyée sur les informations issues du conseil portuaire de Nice du 7 mars : interdiction des navires de plus de 2 500 passagers, un bateau par jour et 65 escales par an en baie de Villefranche. Elle précise que l’étude « estime les pertes financières liées aux dépenses des croisiéristes ainsi qu’aux redevances et taxes versées par les compagnies de croisière, mais ne prend pas en compte d’éventuels recours indemnitaires pour les annulations d’escales ». « Cette étude, lancée à la demande des parties prenantes, constitue une base objective destinée à favoriser une réflexion collective et soutenir une prise de décision éclairée  », conclut la chambre dans un communiqué. Le maire de Nice Christian Estrosi lui a répondu le jour même que « le prisme économique ne (pouvait) pas être le seul critère de décision  ».

« Tourisme choisi »

«  L’étude de la CCI évalue les impacts directs et indirects en matière économique, mais oublie de prendre en compte la récente étude réalisée par ATMOSUD sur l’impact des ces mêmes croisières sur la qualité de l’air et la santé publique des habitants de la métropole », argumente-t-il, cité dans un communiqué de presse de la métropole. « L’étude d’ATMOSUD a mis en avant qu’en ce qui concerne la ville de Villefranche-sur-Mer, le secteur du maritime représente le principal émetteur d’oxydes d’azote, avec 48 tonnes chaque année, soit 71 % du total des émissions sur la commune  », poursuit-il. « Elle souligne par ailleurs que depuis 2015, les émissions des croisières sont en augmentation de 25 %, avec des panaches de fumée touchant lors d’une même escale, Nice, Villefranche, Beaulieu et Saint-Jean-Cap-Ferrat. Tout cela a évidemment des conséquences pour la santé des habitants. Lorsque de telles évolutions en matière de pollution et de risques sanitaires me sont présentés, il est de mon devoir et de ma responsabilité de prendre des mesures adaptées et équilibrées pour y répondre. C’est tout le sens du tourisme choisi, plutôt que celui du tourisme subi. (…) Je rappelle aussi que la croisière ne génère pas plus de 4% du flux touristique annuel, une part marginale qui ne bénéficie pas directement à notre hôtellerie, et avec des retombées limitées sur la restauration. L’essentiel du budget d’un croisiériste est capté par les compagnies de croisière avec des offres "all-inclusive". Les clients des très grands navires restent peu de temps et ne vont pas dans les hôtels azuréens », assure le président de la métropole.


Sébastien Guiné