11 avril 2025
Huitième finale du concours dans le somptueux amphithéâtre du CUM, mardi 8 avril.
Pour sa 8e édition, le prestigieux concours organisé par le bureau des étudiants en Droit et Science politique de Nice retrouvait pour la finale le somptueux amphithéâtre du CUM, mardi 8 avril.
Cinq semaines déjà que les candidats enchaînent les joutes verbales pour franchir les étapes de la sélection. En préambule, la doyenne de la faculté, Eva Mouial-Bassilana, souhaite exprimer son admiration envers les finalistes : « C’est un plaisir d’observer ces jeunes étudiants, leur humour, les arguments, la dose d’improvisation, l’à-propos, cela laisse pantois. Je suis impressionnée par leur courage. Par avance ils sont tous gagnants ce soir car ils vont au-delà du stress pour vous montrer que l’art oratoire est la meilleure façon de croiser le fer à l’heure des réseaux sociaux. Savoir convaincre par les mots, c’est le plus sûr moyen de défendre de belles valeurs. » Un discours bref mais chaleureux pour encourager les jeunes orateurs impatients d’en découdre face aux sept membres du jury et du public du centre universitaire méditerranéen.
Lors des tests micro, les voix sont un peu chevrotantes et légèrement hésitantes face à une assistance avide de bons mots, de références littéraires et philosophiques. « On a toujours peur de commencer à parler dès qu’il faut qu’on se lance mais après on en profite. C’est un message à tous les grands timides dont, plus jeune, je faisais partie. C’est un frisson qui fait du bien. » Ewan Corinaldesi, vainqueur de la grande finale, pose rapidement sa voix et trouve sa posture pour débattre du sujet : « l’humanité mérite-t-elle d’être sauvée ? » Le jeune étudiant en première année de droit affûte ses arguments pour défendre le oui que le sort venait de lui attribuer quelques minutes auparavant (contrainte inédite cette année). Ewan impressionne par sa capacité à mêler humour et références historiques : « L’humanité, cet être suprême, si cher à Robespierre qui en perdit la tête » (rires de l’assemblée). Le jeune homme d’origine italienne en appelle au philosophe allemand Arthur Schopenhauer (« l’humanité, c’est au plus profond de soi la volonté de vivre ») pour convaincre le jury. Chloé Derrien, étudiante en troisième année de cycle pluridisciplinaire à la faculté de Saint-Jean-d’Angély, a la lourde tâche de plaider pour le non. La jeune femme tient le public en haleine, rendant ses silences éloquents et reprenant à son compte les codes de la tragédie : « Je suis navrée mais je ne pourrai pas vous sauver. Ce soir, le jugement doit tomber et il ne sera pas glorieux pour l’accusé. Chacun est un loup pour l’autre, l’humanité ne mérite pas d’être sauvée car l’homme est fondamentalement mauvais. »
Après leur discours, les candidats répondent aux questions du jury, ne ratant pas l’occasion de s’envoyer des piques pour le plus grand plaisir de l’assistance, qui rit à gorge déployée. Chloé, l’impertinente, pour Ewan : « Je n’ai pas vraiment compris votre argument… » Et quand la doyenne de la faculté demande : « Qui jugera du mérite de l’humanité à être sauvée ? », le sémillant Ewan de répondre : « Ce sont les sept jurys présents ici ce soir pour nous. » et de provoquer l’hilarité générale.
Ewan a fait preuve d’un grand talent oratoire, qui sera bien utile au futur avocat, qui se destine également à une carrière politique ; un mandat de maire ne serait pas pour lui déplaire. Chloé, quant à elle, sait ce qu’elle veut et le dit avec conviction : « Je veux avoir un impact sur la société. »
Lors de la petite finale, les deux autres candidats ont dû débattre de la question « La paix est-elle un fruit gorgé de sang ? » C’est Arthur Menguy, défenseur du non, qui l’a emporté face à Noah Saffar en affirmant notamment que la paix a besoin d’entente, d’entraide et qu’elle est plutôt un fruit gorgé d’espoir.