Le versement mobilité régional tend les patrons locaux


Economie


10 avril 2025

Pour le président de l’UPE 06 le message est clair : « Non au VMR ! ».

« Renaud Muselier n’a pas pris officiellement position contre. Pour moi, il est pour. Il est peut-être en réflexion mais cette attente est insupportable pour le monde économique ». C’est un Pierre Ippolito « assez remonté » qui a pris la parole lors d’une conférence de presse le 8 avril.

En cause, pour le président de l’UPE 06 : le projet d’une nouvelle taxe, le versement mobilité régional (VMR), qui n’a pas été retenue par neuf régions françaises mais qui pourrait bien l’être ici. S’il était appliqué (0,15 % de la masse salariale pour les entreprises de plus de 11 salariés), cela représenterait 16 à 18 millions d’euros dans les Alpes-Maritimes et 70 millions d’euros au niveau régional. Pierre Ippolito ne comprend pas que sur un sujet aussi important, des représentants de la CMPE Sud aient pu « faire la politique de la chaise vide ou s’abstenir » lors d’un comité des partenaires. Même si cette instance n’est que consultative, « il n’y a pas d’abstention dans le monde économique : on est pour ou on est contre », a-t-il martelé. Et il a appelé à la démission d’Alain Gargani, président de la CPME Sud et conseiller régional délégué au numérique et à l’innovation, en raison d’un « conflit d’intérêt majeur ». « Malgré les pressions (…) et malgré des conflits d’intérêt évidents », le comité des partenaires a néanmoins voté contre le VMR avec 14 voix contre, 11 pour et 5 abstentions, a indiqué M. Ippolito.

Le 9 avril, la CPME Sud a clarifié sa position dans un communiqué : «  La CPME Sud réaffirme son opposition au versement mobilité régional et appelle à un dialogue constructif ». Joint au téléphone, Alain Gargani a également répondu aux accusations de conflit d’intérêt : « Oui, j’ai un mandat au conseil régional et je suis suivi par une déontologue qui, chaque fois qu’il y a un conflit potentiel d’intérêt, me demande de me déporter. » Pour M. Gargani, c’est le MEDEF Sud et les unions patronales qui porteront la responsabilité de la mise en place de cette nouvelle taxe, en raison de leur pétition contre le VMR diffusée le 14 février. «  La région s’est braquée  », assure-t-il. Il est néanmoins « confiant » quant à la possibilité de ne pas voir le VMR appliqué dans la région. Sur LinkedIn, Pierre Ippolito s’est réjoui « qu’Alain Gargani ait enfin exprimé sa position ». Pour le président de l’UPE 06 le message ne change pas : «  Non au VMR ! ».


Sébastien Guiné