16 avril 2025
Barbara Hepworth est une artiste britannique parmi les plus influentes du XXe siècle.
Du 28 juin au 2 novembre 2025, la Fondation Maeght présente une rétrospective de l’oeuvre de Barbara Hepworth (1903-1975), artiste britannique parmi les plus influentes du XXe siècle. Figure de proue de plusieurs mouvements d’avant-garde, elle a nourri son oeuvre d’inspirations multiples. Profondément spirituelle et intensément attentive aux mutations politiques et technologiques de son époque, Hepworth a exploré physiquement la sculpture. Ainsi, elle pouvait à la fois inciter le spectateur à la réflexion et transformer sa perception du monde. La Fondation Maeght figure parmi les rares institutions européennes à posséder une oeuvre de cette artiste majeure. Cette exposition est l’occasion de découvrir d’autres facettes de sa pratique, dessins et estampes, attestant du travail remarquable qu’elle a développé autour du trait et de la couleur.
L’exposition Barbara Hepworth : Art & Life invite à parcourir les grandes étapes de la carrière de l’artiste : des premières sculptures modernistes des années 1920 et 1930, qui l’ont révélée au public, aux emblématiques sculptures en cordes des années 1940 et 1950, jusqu’à ses commandes monumentales de la fin de sa carrière. Cette rétrospective met en lumière la façon dont Hepworth a intégré à son oeuvre des disciplines aussi diverses que la musique, la danse, la science, l’exploration spatiale, la politique et la religion, tout en s’inspirant également des événements marquants de sa vie personnelle, construisant ainsi une vision singulière de l’art et de l’existence.
L’exposition s’ouvre sur les origines de l’artiste, s’attachant à son enfance dans le Yorkshire, à travers des archives et des photographies. Sont exposés ses tout premiers dessins d’étude, sculptures et peintures, témoignant de son exploration précoce du mouvement et de la figure humaine.
Partisane de la taille directe, Hepworth associait une sensibilité aiguë aux matériaux organiques tels que le bois et la pierre, à l’élaboration d’un langage formel abstrait radicalement novateur. Carving (1932) est l’oeuvre la plus ancienne connue de l’artiste à intégrer la « forme percée », une autre a été détruite pendant la guerre. Rarement exposée au public, cette oeuvre est présentée ici grâce à un prêt exceptionnel d’une collection privée.
Pour Eleanor Clayton, commissaire de l’exposition : « Barbara Hepworth est l’une des figures majeures du XXe siècle, dont l’oeuvre exige une attention approfondie. Cette exposition mettra en lumière la richesse de ses inspirations et la manière dont elles ont façonné sa pratique artistique. Profondément spirituelle et passionnément engagée dans les débats politiques, sociaux et technologiques de son époque, Hepworth a sans cesse interrogé l’impact de la sculpture sur la perception du spectateur et sa capacité à modifier notre vision du monde. »
Le désir d’Hepworth de s’affranchir des traditions académiques s’est renforcé lors de son voyage à Paris en 1933 : elle rencontre alors les figures majeures de l’avant-garde européenne, notamment Jean Arp, Constantin Brancusi et Pablo Picasso. Son évolution vers l’abstraction dans les années 1930 est manifeste dans Discs with Echelon (1935), une oeuvre audacieusement géométrique réalisée peu après la naissance de ses triplés, un événement qui, selon elle, l’a incitée à explorer un langage sculptural plus affirmé. Une pièce rare de ses premières sculptures en plâtre, créées pendant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les matériaux se faisaient rares, est également présentée aux côtés des dessins réalisés durant cette période. Hepworth décrivait ses esquisses comme « mes sculptures dissimulées sous l’apparence de la bidimensionnalité ». Dès les années 1940, son langage sculptural s’est enrichi d’une évocation du paysage, perceptible dans ses peintures, estampes et créations textiles, mais surtout dans ses sculptures inspirées des lieux qui l’ont marquée, de la Cornouailles à la Grèce.
Une section de l’exposition met plus particulièrement en lumière sa fascination pour la musique et la danse, ainsi que sa quête de la représentation du mouvement à travers des sculptures métalliques gestuelles comme Involute II et Curved Form (Pavan). Dans les années 1960, alors qu’elle est devenue une figure incontournable du paysage culturel, Hepworth réalise des sculptures monumentales pour l’espace public et expérimente de nouveaux matériaux. L’exposition s’intéresse également à l’influence de l’exploration spatiale sur son travail, avec notamment Disc with Strings (Moon) (1969), créée l’année de l’alunissage d’Armstrong, ainsi que plusieurs oeuvres graphiques inspirées des astres et du cosmos.
L’exposition s’achève par une célébration de l’ensemble de son oeuvre, mettant en exergue les trois formes sculpturales auxquelles elle est revenue tout au long de sa carrière, travaillées dans une diversité de matériaux, ainsi que sa production tardive d’estampes, caractérisée par un usage subtil de la couleur. Sont également présentées des oeuvres des dernières années, illustrant son attachement inébranlable au paysage et à la spiritualité. Ses compositions aux couleurs vibrantes et aux surfaces lumineuses expriment toujours une vision universelle de l’expérience humaine à travers l’abstraction.