Orange : Le très haut débit est partout


Economie


15 mai 2025

Philippe Daumas, directeur régional PACA d’Orange répond aux questions des Petites Affiches.

Philippe Daumas, directeur régional PACA d’Orange depuis fin 2024, a hérité d’un territoire élargi au sein duquel il va devoir gérer l’arrêt du cuivre et la fin du déploiement de la fibre d’ici 2030. Il répond aux questions des Petites Affiches.

Quels sont les grands chantiers qui vous attendent dans les prochains mois ?

- Philippe Daumas : Il y a le fait de pérenniser l’ancrage d’Orange. Nous avons une présence historique et physique, avec plus de 5 000 salariés dans la région, 1 500 dans les Alpes-Maritimes et 700 dans le Var. Mais si on parle de feuille de route, le premier axe c’est le déploiement des réseaux. C’est ce qui permet de faire des choses qu’on ne faisait pas avant, comme l’IA par exemple. On ne pouvait pas parler d’intelligence artificielle, surtout sur les smartphones, il y a quelques années, parce que les infrastructures ne permettaient pas d’avoir cette immédiateté. Nous avons d’abord le sujet du très haut débit avec le déploiement de toutes les technologies. Il y a évidemment la fibre, qui est déployée sur l’ensemble de la région, avec 3,5 millions de prises, et que nous continuons de déployer. Nous avons aussi déployé la 4G et, aujourd’hui, la 5G, la fibre dans la poche, sur l’ensemble du territoire. Et il y a également le satellite. Les technologies comme la 5G et le satellite permettent d’attendre l’arrivée de la fibre, voire de la remplacer car nous ne mettrons pas la fibre dans des refuges par exemple. Le satellite, c’est possible. Quand on prend aujourd’hui une photo des Alpes-Maritimes et du Var, ces départements sont couverts en très haut débit, peu importe la technologie. Donc le très haut débit, ce n’est plus un sujet. Aujourd’hui on parle des usages, on ne parle plus de couverture.

Le très haut débit a notamment pour conséquence la fin du réseau en cuivre.

- Philippe Daumas : C’est un réseau qui nous a quand même accompagnés pendant plusieurs décennies. Bien malin celui qui aurait pensé un jour qu’on allait y faire passer de la télé, de la VOD, voire même de l’Internet avec un débit qui n’était pas si mal. Mais nous ne pouvons pas continuer à entretenir ce réseau, pour des raisons liées à l’empreinte écologique mais aussi technologiques car il est aujourd’hui dépassé par la fibre. Donc nous allons progressivement arrêter, d’ici 2030, et nous assurons la fin du cuivre au sens d’opérateur d’infrastructures puisque le réseau a été déployé par Orange et appartient à Orange. Cela va se faire progressivement, par lots. Le premier lot a été arrêté il y a quelques mois et il concernait 163 communes au niveau national, aucune des Alpes-Maritimes et du Var. Cinq des Alpes-Maritimes, Cap d’Ail, La Colle-sur-Loup, Saint-Paul-de-Vence, Théoule-sur-Mer et Villeneuve-Loubet, et trois du Var, Le Pradet, La Crau et Carqueiranne, sont concernées par le lot 2 (sur 7). Cet arrêt se fait en concertation avec l’État et l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) et la pédagogie est importante car les gens sont inquiets. Ils entendent de tout, par exemple « Vous savez que vous n’aurez plus Internet dans deux semaines ?  », alors que ce n’est absolument pas vrai. Pour chaque lot, il y a un délai de deux ans. L’idée, c’est de décommissionner l’ensemble du réseau, mais on le fait en concertation avec les collectivités, puisque ce réseau est sur le domaine public.

Que modifie également l’accès facilité au très haut débit pour les territoires ?

- Philippe Daumas : Il y a un impact très important en termes d’aménagement du territoire et nous en discutons beaucoup avec les collectivités. Des ménages, des familles reviennent s’installer dans des vallées. Et si on ajoute les nouveaux usages et les métiers qui vont avec, autour de l’IA par exemple, c’est phénoménal. Quelqu’un qui est ‘data scientist’, qui fait de l’analyse de données ou qui développe des algorithmes, qu’il le fasse à Nice ou qu’il le fasse dans la vallée de la Roya, c’est pareil. (…) Pour notre programme «  Femmes entrepreneuses », où nous en sommes à la 7e édition, nous avions, au début, des candidates qui étaient surtout dans les grandes villes, Marseille ou Nice, alors qu’aujourd’hui nous avons des profils de tous les territoires.

Il y a toujours de nombreuses personnes qui ont accès à la technologie mais qui ne savent pas l’utiliser ou qui l’utilisent mal.

- Philippe Daumas : Oui. Il y a une partie de la population, 17 % dans la région, qui ne maîtrise pas les usages de base. Cela fait maintenant presque 10 ans que nous avons commencé à travailler sur ce sujet de l’inclusion numérique, à travers des ateliers que l’on mène en proximité des territoires, pour des populations de tout âge, de 7 à 77 ans, et ciblés en fonction de l’objectif : faire un CV, utiliser un traitement de texte, utiliser son smartphone, le codage, le harcèlement, l’IA, la cyber sécurité… On le fait en boutique, dans les écoles ou en lien avec des associations.

La cybersécurité est aussi devenue un enjeu majeur, pour les particuliers comme les entreprises.

- Philippe Daumas : Aujourd’hui, elle concerne tout le monde, même les collectivités. Orange l’avait déjà intégrée dans ses solutions de sécurité d’accès à Internet mais Orange Cyberdefense a vraiment des offres qui sont faites pour les artisans, pour les PME et pour les grands groupes. Il est souvent nécessaire, au préalable, de faire un audit de son système informatique et d’y apporter la solution la plus adaptée. Soit on attend d’être attaqué, sachant qu’on le sera, soit on le fait en amont et on fait en sorte que son système soit protégé au maximum. Nous avons des offres dédiées pour nos clients mais le portail Orange Cybersecure est lui accessible à tous et gratuit.

Propos recueillis par
Sébastien GUINÉ

Le Var dans le top 3 du recyclage

« Le Var fait partie du top 3 national des opérations de collecte de mobiles. Nous menons des opérations avec des collèges, avec des associations d’élus (comme l’association des maires du Var et des Alpes-Maritimes), avec des chambres de commerce et d’industrie ou encore avec des entreprises. Ce sont des actions qui s’inscrivent dans notre stratégie globale pour nous permettre d’atteindre la neutralité carbone en 2040. »


Sébastien Guiné