La France, acteur de la sécurité maritime dans le monde


Politique


2 juin 2025

Retour à Toulon pour le GAN, après cinq mois de déploiement opérationnel de la Méditerranée à l’océan Pacifique.

Près de 3 000 marins engagés dans la mission CLEMENCEAU 25, ont œuvré durant 150 jours pour conduire de nombreuses activités navales. Cette mission a démontré l’attachement de la France à la préservation de la liberté de navigation conformément au droit international et d’interagir avec une vingtaine de pays alliés ou partenaires aux ambitions similaires selon un éventail de missions diversifiées, allant de la sécurité maritime jusqu’aux opérations de haute intensité entre plusieurs porte-avions.

Toutefois, le retour a été marqué par la disparition en mer du second-maître Léo Soulas, déployé au sein du groupe aéronaval depuis le 28 novembre 2024. La Marine s’est associée à la peine de la famille, des proches et des frères d’armes de ce marin exemplaire.

PARTENARIATS

Après 5 mois de déploiement de la Méditerranée jusqu’à l’océan Pacifique, les bâtiments du groupe aéronaval (GAN), composé du porte-avions Charles de Gaulle, du groupe aérien et de l’état-major embarqués à son bord, de trois frégates, du bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier et d’un sous-marin nucléaire d’attaque ont accosté à Toulon le 25 avril, à l’issue d’une mission exceptionnelle par la diversité des opérations menées, des partenariats développés et des zones traversées.
Ainsi, le GAN a démontré sa capacité à constituer un agrégateur de force navale en intégrant des escorteurs alliés ou partenaires, dont 6 frégates (dans l’ordre chronologique : italienne, américaines, grecque, portugaise et marocaine). Ces moyens ont été renforcés par des détachements d’avions de patrouille maritime Atlantique 2 basés à Djibouti, en Indonésie, aux Philippines à Singapour.
Participant à la sécurité de l’Europe, le GAN a contribué à l’appréciation de situation aux Proche et Moyen Orient, effectué des vols en mer Noire pour réaffirmer la liberté de navigation dans cette zone contestée ou encore intégré l’exercice NEPTUNE STRIKE, renforçant la défense collective de l’OTAN.
En Indo-pacifique, 4 activités majeures ont façonné son déploiement. Tout d’abord, l’exercice LA PEROUSE 25, en janvier, a réuni l’Australie, le Canada, les États-Unis, la France, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Royaume-Uni et Singapour, afin d’améliorer les savoir-faire autour de la sécurité maritime dans les détroits de l’arc indonésien de Malacca, la Sonde et Lombok.

NIVEAU ÉLEVÉ D’INTEROPÉRABILITÉ

La mission de projection RASTABAN, en janvier, a permis de déployer trois Rafale Marine à Darwin (Australie) depuis le sud de l’arc Indonésien, soit à près de 2 000 km du GAN, et de mener des entraînements au combat aérien avec les F-35 de la Royal Australian Air Force.
En février, l’activité inédite Multi Large Deck Event PACIFIC STELLER, avec les marines américaine et japonaise, a réuni 3 porte-avions, plus de 100 aéronefs dans un exercice de haute intensité et a atteint un niveau d’interopérabilité élevé.
Enfin, la 42ème édition de l’exercice multi-domaine VARUNA, en mars, avec la marine indienne, partenaire stratégique de la zone, a intégré pour la première fois le porte-aéronefs indien Vikrant.
Les différentes escales de la mission ont permis de développer de nouveaux points d’appui logistique tels que Lombok en Indonésie et Subic Bay aux Philippines pour le porte-avions Charles de Gaulle ainsi que Darwin en Australie et Okinawa au Japon pour le BRF Jacques Chevallier.
Ce déploiement a offert un terrain propice à de nombreuses expérimentations sur la collecte et l’analyse des données tactiques ou dans le domaine logistique. Il a permis au GAN de se familiariser avec les conditions spécifiques à cette région pour mettre en œuvre ses moyens et s’adapter tant à l’environnement qu’à ses acteurs.
CLEMENCEAU 25, ce sont près de 3 000 marins qui ont œuvré pour conduire 4 grandes activités navales multinationales, 2 500 catapultages, 100 ravitaillements à la mer (dont 20 pour des bâtiments étrangers) et 40 000 nautiques parcourus soit l’équivalent de 2 tours du monde.


Gilles Carvoyeur