14 juin 2025
Le 5 juin, il a été élu bâtonnier pour la mandature 2026-2027.
Il avait choisi de se présenter seul, à contre-courant de ce qui se faisait depuis 2019 à Nice avec un bâtonnier et un vice-bâtonnier. Le 5 juin, il a été élu bâtonnier pour la mandature 2026-2027.
« La pratique ne doit pas faire oublier la règle », confiait Me Porteron pendant la campagne. « Le vice-bâtonnier est juridiquement un délégataire. Je souhaite un bâtonnier fort, ce qui ne veut aucunement dire un bâtonnier solitaire, mais au contraire avec des délégataires. Être seul dans sa candidature ce n’est pas être solitaire dans son exercice. J’aspire à être un bâtonnier fort et entouré », développait-il avant l’élection du 5 juin, remportée 482 voix contre 430. Hasard du calendrier : les avocats niçois ont fait le choix de revenir à un bâtonnier unique l’année où le Barreau de Grasse d’apprête à faire, pour la première fois, le chemin inverse car deux binômes sont candidats : Me Daon et Me Massad d’un côté et Me Bensa Troin et Me Nain Doyennette de l’autre.
Pour faire face à toutes ses missions de bâtonnier, Cédric Porteron a l’intention de déléguer mais il va aussi faire un peu de place dans son agenda chargé, laissant de côté ses activités d’enseignement et d’écriture pendant la durée du mandat. Au sein de son cabinet, il sait pouvoir compter sur son associée, Marie-France Cesari, l’ensemble de l’équipe de leur cabinet, ainsi que les confrères qui interviennent pour eux. Dans un post sur LinkedIn, le futur bâtonnier, successeur d’Emmanuel Brancaleoni et Valérie Serra, s’est montré rassembleur : « Par vos votes, vous m’avez confié une charge dont je mesure l’ampleur. Je l’accepte, non comme une récompense, mais comme un devoir à assumer. Je remercie Maître Ollivier Carles de Caudemberg, candidat au Bâtonnat, et Maître Pascale Bailet, candidate au Vice-Bâtonnat, pour leur campagne et leur implication au service de notre Ordre. Je pense aux confrères qui n’ont pas fait le choix de ma candidature. Leur exigence m’obligera autant que la confiance de ceux qui m’ont soutenu. Cette élection me lie. Je tâcherai d’en être digne, dans l’exigence du travail quotidien, là où se forge la seule vraie autorité : celle qu’on mérite et qu’on entretient en étant juste. »
Né à Nice, Cédric Porteron confie avoir « eu la chance d’entrer dans un cabinet d’avocat à l’âge de 15 ans » et n’en être « jamais sorti ». En effet, en dehors d’une petite pause, au sein du service presse du ministre de la Fonction publique Émile Zuccarelli en 1997, dans le cadre de son service national, il a consacré ses études et sa vie professionnelle au droit. Avocat depuis 2003 (individuel et collaborateur puis, depuis 2007, associé et collaborant), il est également, après une thèse soutenue en 2002, enseignant à la faculté de Droit de Nice depuis près de 30 ans et intervenant à l’EDASE depuis 20 ans. « J’ai toujours enseigné : transmettre depuis le terrain, avec cette conviction que la parole d’un avocat enseignant porte une vérité vivante », a-t-il écrit dans un document de présentation à l’attention de ses confrères. « Tout ce que je suis devenu, je le dois à ma formation. C’est ce qui m’a permis d’avancer et j’aimerais le transmettre », complétait-il dans le bureau de son cabinet, élégamment décoré de photos en noir et blanc de grands noms du jazz. Son programme de campagne reposait justement sur ce pilier de la formation, sous l’intitulé « Se former, former, toujours se former », les deux autres axes majeurs étant « Prendre soin, créer du lien : un ordre attentif et engagé » et « Un Ordre fort, des institutions plus ouvertes, un travail mieux perçu dans une démarche participative ».
Cédric Porteron est un orateur qui aime prendre le temps de la réflexion avant de répondre à une question. Il est aussi un auteur actif, avec des articles parus dans la Revue de droit pénitentiaire et de droit pénal, l’AJ pénal Dalloz, Lextenso ou encore Lexbase, la rédaction de portraits d’avocats, comme Maurice Garçon, Émile Berryer et Albert Naud, et la participation à des ouvrages collectifs. Son attachement à l’écrit s’est également illustré avec la tenue d’un journal de campagne sur LinkedIn. Avant, peut-être, le journal d’un bâtonnier dans quelques mois.
Sébastien Guiné