Edito hebdomadaire - Hélas, tout cela est exact...


Politique


11 juillet 2025

Comme dit JMC, hélas, tout cela est exact ... et bonnes vacances quand même…

Petit joueur, George Orwell, qui n’avait pas osé imaginer dans 1984 la « solution » retenue par les Américains pour se protéger d’un virus n’ayant rien d’informatique, mais qui est capable de décimer la faune sauvage et le bétail. Si l’on imagine que la protection des écureuils, des sauterelles et des petits lapins n’est pas la préoccupation première de l’administration Trump. En revanche, celle des troupeaux de bovins à viande est une priorité pour l’économie, à défaut de la gastronomie. Donc, comme dans les films d’épouvante, les laboratoires vont élever des milliards de mouches mâles stérilisées, qui seront ensuite larguées par avion sur le Texas et sur le Mexique pour lutter contre un asticot mangeur de chair (beurk). Leur espoir, c’est d’éteindre la souche de la « lucilie bouchère », dont les œufs et leur développement sont capables de tuer un bœuf en une semaine. Il paraît que ce serait plus efficace que de pulvériser des cochonneries chimiques, comme on le fait habituellement. Ceux qui auront vu le film La Mouche de David Cronenberg vont forcément frissonner à la perspective de ce remède... de cheval, au vu des possibles « dégâts collatéraux » de cette science de moins en moins fictionnelle. Quant au pangolin, il ricane bien, tranquille pépère dans son coin, depuis qu’on l’a oublié après l’avoir injustement accusé…


Toujours bien inspiré, Donald Trump a choisi le moment où les sanctions se font lourdement sentir sur l’économie russe pour priver l’Ukraine des missiles de défense Patriot, capables de protéger Kiev et les autres villes de la pluie de drones lancée depuis Moscou et qui font des morts, pour la plupart des civils innocents. C’est un vrai cadeau fait à Poutine, qui s’ajoute à d’autres ambiguïtés du président américain sur ce dossier concernant la sécurité de l’Europe. On comprendrait une privation d’armes offensives, pour ne pas envenimer davantage le conflit, mais défensives, c’est une nouvelle faute morale qui s’ajoute à une liste qui s’allonge…


On commence à entendre murmurer, ici et là, que finalement il faudra bien se résoudre à augmenter les impôts pour boucler les fins de mois du prochain budget. Ce sont des ballons d’essai, régulièrement envoyés sur les ondes par les membres du gouvernement pour voir comment réagit l’opinion. La Cour des comptes s’inquiète vraiment de la situation financière de la France, déjà incapable de trouver 40 milliards d’économies, quand il en faudra au moins 105 d’ici 2029 pour espérer rejoindre la barre des 3 % de déficit maxi. Une cinquantaine de milliards auraient « suffi », il y a encore deux ans, si le courage politique et la situation – censure, dissolution, manque de majorité – avaient été au rendez-vous. La rue Cambon considère donc que les efforts pour enrayer la « spirale de la dette » ne sont pas à la hauteur, avec « une réduction modeste et incertaine du déficit public  ». On reparlera de tout cela à la rentrée, avec le PLF 2026 de tous les dangers.
Bonnes vacances quand même…


Jean-Michel Chevalier