Breil-sur-Roya : le maire Sébastien Olharan dénonce un prélèvement injuste de 21 744 € imposé par l’État


Politique


4 août 2025

Breil-sur-Roya injustement considérée comme "commune riche" par l’État : un prélèvement de 21 744 € en 2025

La commune de Breil-sur-Roya, durement touchée par la tempête Alex en octobre 2020 et encore en pleine reconstruction, est aujourd’hui confrontée à une décision administrative jugée incompréhensible par son maire, Sébastien Olharan.

Dans un courrier adressé le 21 juillet au Premier ministre François Bayrou, le maire dénonce le prélèvement prévu de 21 744 euros au titre du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC), dispositif qui vise à redistribuer les richesses des territoires les plus aisés vers les plus modestes. « La Commune de Breil-sur-Roya semble être considérée comme une commune riche », écrit Sébastien Olharan, « puisqu’elle s’est vue prélevée encore en 2024 la somme de 16 120 €. Pire, nous venons d’apprendre que ce prélèvement augmenterait en 2025 de 5 624 € pour atteindre 21 744 €. »

Double peine

Une situation dénoncée comme une "double peine" pour cette commune des Alpes-Maritimes, encore profondément marquée par les conséquences de la tempête Alex. Les dégâts subis dépassaient de dix fois le budget annuel de fonctionnement de la commune.
La Chambre régionale des comptes a d’ailleurs confirmé dans un rapport du 12 juin 2025 que, malgré un désendettement de 42 % en quatre ans, « le budget de la commune présente une situation préoccupante notamment eu égard aux projets d’investissements engagés et à la faiblesse de l’autofinancement dégagé par la section de fonctionnement  ».

Sébastien Olharan interpelle donc le Premier ministre : « Comment, dans ces conditions, l’État peut-il considérer que Breil-sur-Roya est une commune riche dont les budgets doivent être ponctionnés pour financer des communes plus pauvres ? » La Communauté d’Agglomération de la Riviera Française (CARF), qui assumait jusqu’à présent cette charge financière du FPIC, est également touchée de plein fouet. Elle doit désormais faire face à une contribution de 1,9 million d’euros, en augmentation de plus de 500 000 € cette année. Le maire rappelle dans son courrier également que les communes voisines de Fontan (4 095 €) et de Tende (26 529 €), elles aussi sinistrées, sont soumises au même régime. «  Nos communes et notre intercommunalité subissent une double peine inacceptable. Elles doivent réaliser des investissements considérables pour se reconstruire suite à la Tempête Alex, tout en ayant perdu de nombreuses recettes, et elles voient leurs budgets amputés au titre d’un dispositif de péréquation dont elles devraient logiquement profiter  », déplore-t-il.

Révision urgente du calcul du FPIC

Sébastien Olharan appelle à une révision urgente du calcul du FPIC, estimant que la solidarité territoriale ne peut se faire au détriment des communes sinistrées. Il demande que cette "injustice" soit corrigée afin que les collectivités encore fragilisées par des catastrophes naturelles soient soutenues, plutôt que pénalisées.


Valérie Noriega