13 août 2025
La biennale des arts de Nice se poursuit sur le thème de l’océan : deux conseils de visite !
En visitant l’exposition « L’Océan de Léa », les amateurs feront coup double en découvrant l’œuvre de papier du maître origamiste Junior Fritz Jacquet et le nouveau centre des congrès « Océanice » construit sur le port, quai Amiral Infernet, pour y recevoir le récent sommet de l’UNOC. Son immense salle, désormais dévolue aux événements professionnels et artistiques, propose une « plongée » dans les fonds marins oniriques imaginés par cet artiste qui travaille savamment le papier en lui donnant l’apparence des créatures vivant dans les mers.
Une « expérience immersive » faisant appel à nos sens, destinée à sensibiliser le public à la fragilité de l’environnement, à la nécessaire protection des fonds marins, indispensables à ceux-là mêmes qui les mettent en danger par leurs activités frénétiques : (sur)pêche, (sur)exploitation de gisements d’or noir ou de minéraux, et (sur)pollutions diverses, à commencer par le rejet de nos eaux usées, etc.
« Dans ce lieu, je veux que les personnes qui déambulent puissent “descendre” aussi profond que possible, hors du temps, avec des passerelles vers l’imaginaire », explique l’artiste. Le visiteur a effectivement l’impression de plonger au milieu de créatures colorées et étranges. Junior Fritz Jacquet nous interpelle en douceur, par la poésie. On retrouve son travail dans des galeries d’art, dans des décors de lieux comme l’hôtel Georges V à Paris, ou avec des objets usuels et décoratifs comme ses lampes lumineuses.
À la sortie de cette exposition, le rêve d’un monde plus doux et plus respectueux de la nature se heurte aussitôt à une réalité plus prosaïque : la présence, à quelques mètres, juste devant le parvis du palais « Océanice », d’un immense yacht dont on n’ose imaginer l’impact environnemental et qui bouche complètement la vue sur le port et la mer. Après cette plongée artistique, retour brutal sur terre…
Sur la Promenade des Anglais, qui subit l’assaut des vagues en hiver et celui des touristes en été, la villa Masséna a sorti de ses collections une série d’œuvres se rapportant aux liens que la ville de Nice entretient avec la grande bleue. Fascination pour tant de beauté, mais aussi crainte de la colère des éléments, que les dessinateurs, les peintres, les photographes des différentes époques ont traduite avec leur sensibilité et leur technique. C’est un voyage, sinon immobile, du moins limité, qui permet de mesurer le développement de la ville et la modification du paysage au fil des siècles. Une redécouverte que l’on fait en compagnie d’artistes contemporains comme Maurice Maubert, Jonathan Brown ou Jean Klissac, de Niçois comme Joseph Fricero, Hercule Trachel, Charles-Martin Sauvaigo et Alexis Mossa, et de nombreux autres qui mirent tout leur cœur à représenter cette mer que l’on voit danser le long des golfes clairs…