27 août 2025
Quelques clics sur Internet suffisent pour constater qu’il y a un « marché » du bunker en croissance
Dans un monde aussi calme et agréable que celui dans lequel nous vivons, pourquoi ne pas construire au fond de son jardin un bunker ou un abri plutôt qu’un temple d’amour ou une cabane romantique ? À chacun d’apprécier... Nos voisins helvétiques en sont déjà largement équipés. Les Scandinaves y viennent car, ayant une Russie belliqueuse comme voisine, ils savent être aux premières loges en cas de conflit. Mais il n’y a pas que les guerres possibles qui motivent les particuliers. Quelques clics sur Internet suffisent pour constater qu’il y a en tout cas un nouveau « marché ».
« Nous ne prétendons pas construire des bunkers antiatomiques, mais nous sommes capables de répondre à la majorité des besoins de protection qui vous seront nécessaires », explique ainsi l’entreprise AbriSouterrain installée en région lyonnaise. Elle propose du sur-mesure pour se mettre à l’abri dans des espaces personnalisés des intrusions et des menaces les plus courantes comme « les tempêtes, inondations, home jacking, guerre civile ou tout autre type de catastrophes ». Bien sûr, elle peut aussi réaliser des abris NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) pour les plus angoissés.
Si l’envie vous pousse à vous équiper, sachez que vous devrez quand même sacrifier du confort pour votre sécurité. Les abris du commerce ont une surface plutôt limitée, qui engendrera une certaine promiscuité (de 10 à 15 mètres carrés pour deux à trois personnes, 20 mètres carrés pour quatre à six occupants). Ne comptez pas non plus disposer d’une vue mer puisque ces abris sont en général enterrés. À bord, ambiance de sous-marin évidemment, mais à la guerre comme à la guerre… En revanche, question solidité, ils promettent selon leur constructeur « une durée de vie estimée à plus de 70 ans », de quoi voir venir...
On peut même acheter un bunker en kit. « Avec une conception robuste et des technologies avancées, il assure une sécurité inégalée. La structure en acier ultra-robuste et étanche résiste aux conditions les plus extrêmes, garantissant ainsi une protection fiable en toutes circonstances », promet un fabricant helvète. On pourra aussi utilement le compléter d’options pour le rendre encore plus efficace et vivable, comme la « zone de décontamination par filtration d’air avancée qui élimine les particules nocives et maintient un environnement sécurisé ». Ou, au fil des années, rajouter de nouvelles pièces…
Bon, avant de plonger sous terre pour une durée indéterminée, il est indispensable de préparer sa check-list : n’oubliez pas de stocker de l’eau, des aliments de longue conservation (pâtes, riz, conserves, etc.), de l’huile végétale et du vinaigre, des briquets et allumettes, des produits de toilette, des désinfectants, vos médicaments, des piles et des chargeurs, de l’outillage de base, une radio, etc. Des sites « survivalistes » donnent toute une série de conseils pratiques. Pensez aussi à vérifier régulièrement les dates de péremption et à embarquer pour votre « traversée » de quoi soulager votre angoisse (lecture, jeux, vidéo), puisque bien sûr il ne sera pas question le soir d’aller siffler un verre au bistrot du coin ni même de regarder la télévision par voie hertzienne.
Gardez bien en tête que, comme en mer, les limites d’une telle expérience sont plus souvent celles de la capacité de l’équipage à résister à un milieu hostile que celles du « navire », quand bien même il serait amarré au fond du jardin. Entre deux guerres mondiales (des événements heureusement très espacés), vous pourrez aussi utiliser votre bunker comme cave pour y stocker vos meilleures bouteilles. Mais n’oubliez pas le tire-bouchon, qui figure en bonne place sur la liste des objets de sécurité…