Municipales 2026 : Les candidatures commencent à affluer


Politique


15 septembre 2025

Municipales 2026 : les opposants sont déjà dans les starting-blocks

Si les maires en place sont encore peu nombreux à avoir clairement fait part de leurs intentions, les opposants, eux, commencent à sortir du bois, Éric Ciotti en tête, à Nice.

Ce n’était pas une surprise mais l’annonce, dans la quiétude de la fin du mois d’août, a fait son petit effet sur le plateau du journal de TF1 : Éric Ciotti a choisi de se présenter pour devenir maire de Nice après avoir hésité à y aller en 2020. Il défiera son ancien mentor et allié au sein de la droite (RPR, UMP puis LR) aujourd’hui adversaire numéro un. Le
député UDR, proche du RN, accuse Christian Estrosi d’être «  devenu le relais zélé du macronisme à Nice ». «  Cette élection municipale est l’occasion d’en finir avec cette politique et de commencer à bâtir, à Nice et partout en France, un nouvel espoir », a-t-il écrit dans une lettre adressée aux Niçois. En réponse à cette candidature, Christian Estrosi, tranquillement installé dans le fauteuil de maire depuis 2008, a fait mine de ne pas y prêter attention, tout en envoyant une pique à son ancien premier adjoint : «  Je suis (…) dans mon quotidien du maire, c’est-à-dire jusqu’au mois de mars prochain et sans doute, si la confiance des Niçois est au rendez-vous, plus loin encore, pour faire ce que je fais depuis toujours (…) : me consacrer à servir les Niçoises et les Niçois et non pas le fanfaron sur toutes les tribunes nationales. » Au regard des échanges peu amènes entre les deux hommes et, au-delà, entre les deux camps, la campagne à Nice risque d’être rude. Et c’est un euphémisme.

La campagne à Nice risque d’être rude. Et c’est un euphémisme. ©SG

Dans ce contexte, la gauche tentera d’exister avec la candidature de l’Écologiste Juliette Chesnel-Le Roux, soutenue par le PS et le parti communiste. La gauche, à travers la candidature de Marc Orsatti, veut également exister à Saint-Laurent-du-Var
(rassemblement de la gauche unie, des Écologistes et du centre gauche). Elle aura fort à faire, vraisemblablement face au maire sortant Joseph Segura.
À Antibes, deuxième ville la plus peuplée du département, Jean Leonetti, en place depuis 1995, n’a pas encore dit s’il entendait repartir pour six ans. Le député Éric Pauget se tient prêt si l’ancien ministre devait renoncer à briguer un nouveau mandat.

Lire aussi : Municipales 2026 : les règles du jeu

Du « sang neuf » à Menton ?

À Mougins, Richard Galy, lui, ne se représentera pas. Son premier adjoint, Christophe Ulivieri, s’est déclaré il y a déjà plusieurs mois.
David Lisnard, maire incontesté de Cannes depuis 2014, est toujours investi pour sa ville et pour tous les maires de France, au sein de l’AMF. Il entend également faire entendre sa voix au niveau national et souhaite participer à une primaire ouverte à droite en vue de la présidentielle de 2027.
À Villefranche-sur-Mer, l’entrepreneur Benjamin Bunger s’est déclaré candidat, avec la volonté de réveiller « un petit paradis qui s’est endormi il y a bien trop longtemps ». Le maire actuel, Christophe Trojani, n’a pas officiellement communiqué sur ses intentions. Même cas de figure à Vence où Anne Satonnet, vice-présidente du conseil départemental, a déjà fait acte de candidature alors que le maire en place, Régis Lebigre, ne s’est pas encore prononcé. Dans le moyen et le haut-pays, Antoine Véran a fait savoir qu’il souhaitait poursuivre son action à Levens, tout comme Mylène Agnelli à Isola, malgré le conflit autour de la galerie d’Isola 2 000 cet été. Elle aura face à elle un ancien adjoint, Pierre-Pascal Bastanti.
Enfin, à Menton, il sera intéressant de voir si Louis Sarkozy, fils de l’ancien président de la République, gagnera son pari. « Je ne suis Mentonnais, ni de lignée ni d’origine ni de naissance ni d’éducation (…). Je suis, comme tant d’entre nous, un Mentonnais d’adoption  », explique-t-il dans une vidéo diffusée sur le réseau social X, assurant que «  Menton exige du sang neuf  ». En officialisant sa candidature le 8 septembre, il a rejoint deux candidats locaux déjà déclarés pour succéder à Yves Juhel, qui ne se présentera pas en mars : Sandra Paire et Florent Champion. En attendant peut-être la candidature d’Alexandra Masson, députée RN. « J’ai un timing personnel et il ne faut pas se sentir bousculé par les candidatures des autres  », confiait-elle en juillet au journal Nice-Matin.

Pour tous les candidats non déclarés, il reste du temps. La date limite pour déposer sa candidature pour le premier tour, auprès de la préfecture, a été fixée au 26 février 2026. Mais cela fait tard pour se lancer dans la course.


Sébastien Guiné