16 septembre 2025
Une combinaison de facteurs économiques et sociaux menace aujourd’hui la survie d’un grand nombre d’établissements.
Le secteur de la restauration azuréenne traverse une zone de turbulences : dans un article publié sur son site début septembre, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Nice Côte d’Azur explique qu’une combinaison de facteurs économiques et sociaux menace à court terme la survie d’un grand nombre d’établissements.
Si la Côte d’Azur a bénéficié d’une fréquentation touristique jugée satisfaisante cet été, les restaurateurs font état d’une baisse de 15 à 20 % de leur clientèle par rapport aux années précédentes. Une érosion qui touche surtout la clientèle nationale et locale, plus attentive à son budget face à l’inflation. À l’inverse, la clientèle internationale a permis d’atténuer la chute. Parallèlement, les nouvelles habitudes de consommation – livraison à domicile, restauration rapide et vente à emporter – détournent une partie du public des restaurants traditionnels.
Les professionnels subissent de plein fouet la flambée des prix des matières premières. S’ajoutent des factures énergétiques en hausse et des charges sociales alourdies. Cette « tenaille économique » réduit fortement leurs marges et limite leurs investissements dans la modernisation, l’équipement ou la formation. Beaucoup se trouvent face à un dilemme : augmenter les prix pour compenser, au risque de perdre des clients, ou absorber les hausses et mettre en danger leur trésorerie.
La restauration azuréenne est toujours confrontée à une pénurie de main-d’œuvre persistante. Serveurs, cuisiniers et saisonniers figurent parmi les postes les plus difficiles à pourvoir. Ce manque de personnel pèse sur la qualité de service et accentue la charge de travail des équipes en place. Selon l’UMIH, seule une revalorisation des métiers, associée à un effort de formation, pourra rendre le secteur plus attractif pour les jeunes et les professionnels en reconversion.
L’organisation patronale tire la sonnette d’alarme : 15 à 20 % des restaurateurs de la Côte d’Azur envisageraient une fermeture à court ou moyen terme. Une telle vague de dépôts de bilan aurait des répercussions économiques et sociales importantes, touchant à la fois l’emploi local et l’image touristique de la région.
Pour éviter une crise majeure, l’UMIH Nice Côte d’Azur appelle à un plan de soutien reposant sur trois axes :
– un allègement des charges sociales et fiscales,
– une aide sur les coûts énergétiques et alimentaires,
– une stratégie régionale de formation et de valorisation des métiers.
L’organisation rappelle enfin que la restauration ne se limite pas à une activité économique : elle contribue à l’identité et au rayonnement de la Côte d’Azur.