17 septembre 2025
Le 9 septembre 2025 à Marseille, la CPME Sud a tenu sa conférence de presse pour la rentrée économique
Au lendemain du vote de confiance à l’Assemblée nationale, la CPME Sud a tenu sa conférence de presse de rentrée. L’occasion pour son président, Alain Gargani, de dresser un état des lieux préoccupant de l’économie régionale et de relayer les attentes des entrepreneurs face à un contexte économique et politique incertain.
Si les indicateurs de la Direction Régionale des Finances Publiques semblaient rassurants à la fin du second trimestre, la CPME Sud annonce que sur le terrain les chiffres racontent une tout autre histoire. Plusieurs secteurs clés affichent un net recul :
– bâtiment : -2,2 %
– immobilier : -1,6 %
– transports : -3,2 %
– restauration : jusqu’à -25 %
Les défaillances d’entreprises se multiplient : 1 540 procédures collectives ont été enregistrées en région Sud, tandis que les cessations de paiement progressent de 18 % et les injonctions de payer de 11 %. Au total, 31 258 procédures collectives ont été ouvertes au 16 juin 2025, soit une hausse de 2,8 % sur les cinq premiers mois de l’année.
« Les entrepreneurs abordent cette rentrée de septembre avec un double défi : une économie nationale qui cale et un contexte politique qui pour le moment n’apporte pas de visibilité suffisante », a alerté Alain Gargani.
Malgré une relative résilience de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les chefs d’entreprise dénoncent une mécanique économique grippée : trésoreries fragilisées, investissements freinés, difficultés d’accès au financement et poids croissant des normes. Dans un climat politique marqué par l’instabilité, la CPME Sud plaide pour la mise en place rapide d’un gouvernement « pro-entreprises ». « Les chefs d’entreprise sont fatigués par la succession des ministres et l’instabilité politique. Nous avons besoin rapidement d’un gouvernement qui saura faire des économies sans imposer de nouvelles charges », a insisté Alain Gargani, rappelant que les TPE-PME restent le cœur de la création de richesse dans les territoires.
Pour soutenir l’activité et redonner confiance aux entrepreneurs, la CPME Sud avance plusieurs pistes :
– réduction des charges pesant sur les TPE/PME ;
– révision de l’impôt sur les sociétés, avec suppression de la taxation de l’argent mis en réserve ;
– allègement des normes via un « test PME » ;
– refonte du modèle social et réflexion sur de nouveaux financements, comme la TVA sociale ;
– assouplissement de l’accès au crédit bancaire.
En conclusion, la CPME Sud rappelle que la stabilité politique demeure un préalable essentiel pour permettre aux entreprises de rebondir.
Valérie Noriega