22 septembre 2025
Le barreau de Nice a lancé depuis quelques jours une vaste campagne de communication notamment sur les trams à Nice
Une grande première. Le barreau de Nice a lancé depuis quelques jours une vaste campagne de communication pour mettre en avant l’expertise des quelque 1 200 « vrais » avocats qui le compose. Une campagne qui a pour slogan « Cet(te) avocat(e) a été généré(e) par une IA, les nôtres par la vie », complété par : « À Nice, 1 200 vrais avocats à votre service », avec le hashtag « Authentique intelligence ».
La campagne, réfléchie par la commission communication du barreau et réalisée par l’agence niçoise Comback, se décline par un affichage sur les rames des trois lignes du tramway de Nice et par un affichage dans d’autres villes du ressort du barreau (Beausoleil, Cap d’Ail, Menton, Villefranche-sur-Mer…), ainsi que sur les réseaux sociaux.
« Les IA génératives bouleversent les pratiques de quasiment toutes les professions et la profession d’avocat n’échappe pas à ce bouleversement, avec les consultations automatisées et l’assistance à la décision », explique le bâtonnier du barreau de Nice, Emmanuel Brancaleoni. « Mais cette tendance lourde entretient un certain nombre d’idées reçues sur le coût et l’accessibilité des avocats, qui seraient un peu éloignés du quotidien des justiciables. L’idée de cette campagne est de rétablir la proximité qui est inhérente à la relation entre avocat et justiciable. La justice est incarnée par ses acteurs et notamment par les avocats, qui seuls sont capables de la rendre compréhensible, de la traduire. L’IA a des vertus mais elle ne remplacera jamais l’expertise et le regard humain. Nous ne redoutons pas l’IA, elle accompagne déjà beaucoup de nos confrères mais nous attirons l’attention des justiciables sur le fait qu’un outil ne pourra jamais remplacer un avocat en chair et en os », poursuit Me Brancaleoni.
« Dans certains dossiers pénaux ou familiaux, il y a toute une communication à avoir pour mettre les gens en confiance. Il y a des choses qui se jouent dans nos cabinets », confie la vice-bâtonnière Valérie Serra. « Il est impossible de remplacer la sensibilité, la qualité d’écoute d’un confrère ou d’une consœur par une machine, aussi sophistiquée soit-elle. On a tendance à penser que l’avocat c’est celui qui parle mais c’est aussi celui qui écoute, qui recueille la confidence », souligne-t-elle. Et Me Brancaleoni d’enfoncer le clou : « Il y a une chose dont l’IA ne fera jamais rien alors que nous sommes capables de l’exploiter à 100 %, c’est le silence ».