22 septembre 2025
Le 17 septembre a eu lieu la cérémonie de la pose de la première pierre du futur musée du Mémorial de la shoah à Nice.
La Ville de Nice et le Mémorial de la Shoah ont annoncé l’ouverture en 2026 d’un musée entièrement dédié à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et à la Shoah dans les Alpes-Maritimes. Installé dans l’ancienne sous-station Lebon, bâtiment emblématique des années 1930, ce nouvel espace culturel et mémoriel proposera un parcours immersif et pédagogique sur plus de 600 m².
« Nice sera le 7e musée du Mémorial de la Shoah... Les Alpes-Maritimes occupent une place très importante, après avoir traversé la période de Vichy, l’occupation italienne, puis le nazisme » précise Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah « Nous aurons une partie exposition permanente, un espace temporaire, mais aussi des salles pédagogiques pour accueillir les scolaires. Une salle de conférence, également, car nous comptons rendre ce lieu vivant, pas uniquement tourné vers le passé. Se souvenir, c’est construire l’avenir », poursuit-il.
Le futur musée s’inscrit dans la volonté de rappeler le rôle particulier de Nice pendant la guerre : ville-refuge pour de nombreux Juifs sous l’occupation italienne, elle fut aussi le théâtre de rafles tragiques à partir de 1943. À travers expositions permanentes et temporaires, archives audiovisuelles, dispositifs interactifs et témoignages inédits, le musée ambitionne de sensibiliser un large public aux enjeux de mémoire et de citoyenneté.
« Nice a été un refuge pour de nombreux Juifs fuyant la persécution pendant la Seconde
Guerre mondiale, avant de devenir le théâtre de rafles tragiques dès 1943. Il manquait à Nice un lieu pour raconter l’histoire de la persécution et du sauvetage des Juifs dans les Alpes Maritimes. Et redonner à cette histoire la place qu’elle mérite, honorer la mémoire de celles et ceux qui ont vécu ces heures sombres et transmettre leurs récits aux générations futures.
Ville d’accueil, mais aussi ville marquée par la tragédie, Nice doit ancrer cette mémoire dans
son paysage. La volonté de créer ce Musée à Nice incarne la nécessité de ne jamais
laisser l’histoire s’effacer et d’éclairer les consciences d’aujourd’hui et de demain », rappelle Jacques Fredj.
Le parcours muséographique mettra en lumière des figures emblématiques liées à Nice et à la région, telles que Simone Veil, déportée en 1944, l’évêque Paul Rémond reconnu Juste parmi les Nations, ou encore le couple de résistants Odette et Moussa Abadi, qui ont sauvé plus de 500 enfants juifs. Des récits individuels comme ceux de Charlotte Salomon, Joseph Joffo ou Angelo Donati viendront enrichir la narration historique.
Pensé comme un centre d’enseignement et de réflexion, le lieu intégrera deux salles pédagogiques modulables et un espace pour des conférences. Des ateliers scolaires, visites guidées, projections et événements commémoratifs seront régulièrement organisés. L’objectif affiché est de toucher aussi bien les habitants et les chercheurs que les jeunes générations, dans un contexte de montée du négationnisme et de la désinformation.
Érigée en 1930 pour accompagner l’électrification urbaine, la sous-station LEBON se distingue par son architecture en béton et ses 23 mètres de hauteur. Désaffectée dans les années 1970, elle a depuis été réhabilitée pour des usages culturels et s’apprête aujourd’hui à entamer un nouveau chapitre de son histoire. Sur proposition du Maire de Nice Christian Estrosi, le 7 novembre 2023, le conseil municipal a bien voulu mettre le bâtiment à la disposition du Mémorial, afin d’y créer un Musée. Ce lieu, à l’esthétique industrielle marquée, a longtemps été dédié à la culture. Il se compose de 3 niveaux et bénéficie de larges ouvertures sur le Passage Meyerbeer au sud, ainsi que d’autres ouvertures au nord et de deux fenêtres de toit. Son architecture intérieure comprend plusieurs mezzanines accessibles par des escaliers métalliques, ainsi qu’un sous-sol couvrant l’intégralité de l’édifice, pour une surface totale de 600 m² .
La réhabilitation de la sous-station Lebon a été confiée à l’Atelier FevrierCarre (Jennifer Carré et Nicolas Février), tandis que l’agence NC Nathalie Crinière assurera la scénographie. Le musée rejoindra ainsi le réseau des institutions gérées par le Mémorial de la Shoah, déjà présent à Paris, Drancy, Orléans et Clermont-Ferrand.