25 septembre 2025
Chaque année, le mois d’octobre se pare de rose pour sensibiliser à l’importance du dépistage du cancer du sein.
Octobre Rose est le rendez-vous majeur de l’année concernant la lutte contre le cancer du sein. Il reste le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes. En France, il touche près de 59 000 femmes par an et provoque plus de 12 000 décès.
Marion Cros, pharmacienne à Hyères, rappelle les enjeux : « Il faut savoir que le risque augmente avec l’âge mais il peut toucher aussi les jeunes femmes. Grâce au dépistage et aux traitements, environ 9 femmes sur 10 sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. D’ailleurs, un programme national de dépistage invite les femmes de 50 à 74 ans à faire une mammographie, remboursée par la Sécurité Sociale, tous les 2 ans. Enfin, il faut aussi exercer une hygiène de vie en pratiquant de l’activité physique, en surveillant son alimentation, et, bien sûr, en évitant une consommation d’alcool et de tabac. Depuis quelques années, je constate une évolution des mentalités chez les femmes. Le cancer du sein qui était, autrefois, tabou chez nos parents ne l’est plus. Les femmes n’ont plus autant d’appréhensions qu’auparavant pour les frottis ou les palpations. Il est recommandé de faire examiner ses seins (observation et palpation) par votre médecin traitant, votre gynécologue, votre sage-femme. La pratique a également évolué chez les médecins gynécologues. Il existe encore quelques refus chez les femmes concernée mais cela reste anecdotique ».
La pharmacienne reprend : « Avec environ 61 214 nouveaux cas en 2023 et plus de 900 000 personnes atteintes en France, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins, il touche une femme sur huit, mais concerne aussi les hommes. 80% des cancers du sein se développent après 50 ans et l’âge médian du diagnostic est 64 ans. Détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 10. C’est entre 50 et 74 ans que survient la découverte de 80% des cancers du sein et que les femmes sont le plus exposées, ceci justifie la stratégie de dépistage organisée mise en place en France chez les femmes dans cette tranche d’âge. Après 74 ans, le dépistage n’est pas abandonné mais individualisé. En modifiant certaines habitudes, notre mode de vie ou nos environnements, il est estimé que 40% des cancers peuvent être évités ».
« Toutefois, il faut aussi savoir que ce cancer a un impact psychologique important car, au-delà de la maladie physique, il a aussi un impact sur le moral, l’image de soi, sa vie de couple et sa vie professionnelle », avertit la pharmacienne.
Pour Marion Cros, cette campagne Octobre Rose résonne de manière toute particulière : « Ma mère, Arlette, a eu un cancer du sein quand j’étais très jeune puis, elle a dû affronter trois autres cancers. J’ai vu à quel point il y avait un avant et un après dans sa vie. Ce n’est pas seulement le physique qui est touché mais, surtout, le moral, le psychique, la confiance en soi. Se reconstruire après un tel parcours est extrêmement difficile » !
Arlette témoigne de son expérience de la maladie : « Cela fait déjà 22 ans que j’ai été opérée et, encore aujourd’hui, j’ai des séquelles. Ma vie au quotidien s’est compliquée avec douleurs persistantes. Il faut apprivoiser la douleur, l’accepter et la contourner pour vivre autrement ».
« La lutte contre le cancer du sein, c’est à la fois prévenir, dépister, soigner mais aussi accompagner. Et, c’est pourquoi les dons sont essentiels car ils permettent à la recherche d’avance, d’inventer de nouveaux traitements et d’améliorer la qualité de vie des patientes. Octobre Rose est bien plus qu’une campagne de sensibilisation, c’est un appel à la solidarité, à la prévention et à l’espoir », conclut Marion Cros.
Gilles Carvoyeur