29 septembre 2025
Le Premier ministre a reçu, le 24 septembre, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et les syndicats représentatifs de la profession (FSPF et USPO).
Depuis la publication, le 4 août dernier, d’un arrêté modifiant les plafonds de remises commerciales accordées aux pharmacies, les pharmaciens d’officine ont exprimé leurs fortes inquiétudes quant à la viabilité de leur modèle économique.
La réunion a permis d’aboutir à un accord équilibré, combinant des réponses immédiates et des engagements structurants pour l’avenir des officines. Ainsi, l’offre de soins de proximité sera renforcée grâce à l’accompagnement de missions de santé publique dans 900 pharmacies rurales et dans les territoires fragiles. Aussi, le Gouvernement suspend, pour une durée minimale de 3 mois, l’application de l’arrêté et le taux de remise sur les génériques revient à 40%. En parallèle, une mission est lancée pour analyser les flux financiers du circuit de distribution du médicament.
L’offre de soins de proximité est renforcée à travers cet accord. Les pharmaciens pourront réaliser des tests d’orientation diagnostique pour les angines ou les cystites, avec prescription d’un traitement si nécessaire, renouveler les ordonnances de contraceptifs oraux jusqu’à six mois après leur expiration et prolonger, jusqu’à trois mois, le renouvellement de traitements chroniques stables (comme l’hypertension ou le diabète), afin d’éviter toute rupture de soins.
Ce protocole d’accord marque une avancée concrète dans la transformation du rôle des officines, en les inscrivant dans la réponse aux besoins de santé de proximité.
À propos de cet accord Marion Cros, pharmacienne à Hyères, se félicite : « Je salue la décision de mettre sur pause l’arrêté récemment fixé. Cette mesure, avait été prise de façon unilatérale et sans réelle concertation, elle aurait entraîné des conséquences dramatiques sur notre profession et sur l’organisation de nos officines.
Chaque jour, les pharmaciens doivent s’adapter à l’évolution constante du métier. Nous l’acceptons et sommes prêts à assumer de nouvelles missions. Cependant, celles-ci nécessitent du temps, des moyens et surtout du personnel. Or, face à la multiplication des tâches imposées sans anticipation ni accompagnement, nos équipes se retrouvent en grande difficulté ».
La jeune femme ajoute : « Ce que nous demandons, ce n’est pas de réduire l’ambition des réformes, mais de les inscrire dans une logique de réalisme et de concertation. Car en l’état, c’est notre capacité à assurer correctement notre mission de santé publique qui est mise à mal.
Enfin, il serait souhaitable que les efforts de contrôle se concentrent sur les véritables sources de déséquilibre de notre système de santé, c’est à dire les fraudes massives liées aux cartes Vitale en circulation, l’accès abusif de personnes vivant à l’étranger aux prestations de soins françaises, les arrêts de travail dont la dérive atteint des proportions préoccupantes ».
« C’est sur ces enjeux majeurs qu’il conviendrait d’agir en priorité, plutôt que de fragiliser des professions de terrain qui sont déjà au bord de la saturation. Nous espérons que cette mise en pause ouvrira la voie à un vrai dialogue constructif, permettant de bâtir des réformes solides, justes et applicables, dans l’intérêt des patients comme des professionnels de santé de manière générale », conclut Marion Cros.