11 octobre 2025
Le regard souriant (ou pas) de JMC sur ces petites actualités qui auraient pu vous échappper cette semaine
– PARAPHES : On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Sébastien Lecornu en sait quelque chose, lui qui fut ministre démissionnaire des Armées avant de devenir Premier ministre. Du coup, un décret sur la réserve opérationnelle publié lundi 29 septembre au Journal officiel a ainsi été signé par le Premier ministre Lecornu et contresigné par le « simple » ministre Lecornu. Un exemple de la version macroniste du « en même temps ».
– REMOUS : La proposition de Christian Estrosi de donner le nom de Nicolas Sarkozy au parvis du futur hôtel des polices de Nice a provoqué moult réactions dans les partis politiques et dans l’opinion. Nombreux sont ceux qui trouvent pour le moins précipité cet hommage à l’ancien président, même s’il a soutenu ce dossier. Ils préfèreraient que la justice tranche « définitivement » cette affaire du supposé financement libyen de la campagne 2007 avant qu’une plaque ne soit apposée sur l’édifice. D’autres, qui ont mauvais esprit, se demandent si Sarko ne sera pas « empêché » pour venir en personne inaugurer « son » parvis…
– TECH : Ces 11 et 12 octobre, l’équipe SoFAB by Telecom Valley reçoit le public au Palais des Congrès d’Antibes Juan-les-Pins pour un week-end placé sous le signe de la découverte autour de la fabrication numérique. Tout ce que vous avez voulu savoir (sans oser le demander) au sujet de l’impression 3D en direct, de la gravure laser, de l’injection plastique. L’occasion de découvrir tous les services et possibilités qu’offre le fablab pour votre entreprise (création de prototype, création de goodies, réparation de pièces, etc.) et de devenir un véritable geek…
– GROS SOUS : C’est un paradoxe : les citoyens de l’UE ont l’un des taux d’épargne les plus élevés au monde, mais ils ne savent souvent pas tirer le meilleur parti de leur épargne, constate Bruxelles. Pire, nous avons une mauvaise culture financière, souvent limitée au Livret A et à des fantasmes autour de la Bourse ou des cryptomonnaies, quand d’autres peuples nagent avec agilité dans cet univers. Si tout le monde ne peut pas faire fortune « en dormant », comme disait François Mitterrand, quelques connaissances de base ne peuvent pas faire de mal. Une nouvelle matière à inscrire au programme du baccalauréat ?
- DONATION : La Ville de Nice exprime sa reconnaissance à Madame Barbara Duthuit pour le don historique d’une œuvre majeure d’Henri Matisse au musée Matisse. Barbara Duthuit, veuve du petit-fils du peintre, Claude Duthuit, perpétue la générosité de sa famille envers le musée en donnant à la Ville de Nice la peinture Nature morte à la statuette africaine, issue de la collection personnelle d’Henri Matisse.
Après un voyage en Algérie en mai 1906, Matisse passe l’été à Collioure. À l’automne, il acquiert à Paris, chez le marchand Émile Heymann, sa première sculpture africaine, une statuette vili (Congo), qu’il emporte avec lui à Collioure à la fin de l’automne. Selon Yve-Alain Bois, c’est la substance de l’art africain qui intéresse Matisse, davantage que son apparence. C’est la raison pour laquelle Nature morte à la statuette africaine, montrant la petite statuette vili, est unique dans l’œuvre de Matisse, qui choisit de représenter celle-ci comme un objet parmi d’autres, également issus de sa collection personnelle. Elle est aussi un rare exemple d’apparition littérale d’art africain dans son œuvre.
Par son format insolite (plus d’un mètre de hauteur), par sa facture (la façon particulière d’utiliser le blanc de la toile) et par sa couleur (le rouge, notamment), Nature morte à la statuette africaine inaugure les dialogues entre sculpture, tentures et étoffes qui vont naître dans l’œuvre de l’artiste à cette époque. Ici, Matisse définit un nouvel espace bidimensionnel, caractéristique du décoratif.
Parmi les près de 800 œuvres que conserve le musée, on compte 31 peintures (dont un dépôt de l’État de 1978). L’entrée d’une œuvre peinte dans les collections, pour la première fois depuis 1963, est donc salutaire. Elle renforce une politique d’acquisition à titre onéreux récemment menée par le musée.
Je veux exprimer ma profonde gratitude à Barbara Duthuit pour la donation de la « Nature morte à la statuette africaine ».
Un geste patrimonial d’exception qui enrichit les collections du musée Matisse et confirme le rôle de #Nice06 comme gardienne de cet héritage. pic.twitter.com/ydj42Lwsed— Christian Estrosi (@cestrosi) October 1, 2025