Jardin Serre de la Madone : Une forte mobilisation pour préserver un joyau


Politique


18 octobre 2025

Il est doublement classé : monument historique, depuis 1990, et Jardin Remarquable, depuis 2008

Grâce à une cogestion intelligente entre une association et la ville de Menton, et avec le soutien de la Mission Patrimoine, le jardin Serre de la Madone peut poursuivre un vaste projet de restauration.

« Si vous ne savez pas faire un jardin, venez chez Johnston ! ». Christophe, guide depuis dix ans, ne tarit pas d’éloges sur la Serre de la Madone.
Créé entre 1924 et 1939 par un ancien militaire britannique, Lawrence Johnston, cet écrin à la fois luxuriant et apaisant est doublement classé : monument historique, depuis 1990, et Jardin Remarquable, depuis 2008. «  Ce n’est pas un jardin que vous allez visiter, c’est une vingtaine de micro jardins », prévient Christophe, également fier d’annoncer que le jardin aux 5 000 espèces végétales, réparties sur 9 hectares, n’est pas traité avec des produits chimiques.


Gilles Deparis, directeur des jardins d’exception de Menton, explique que la ville de Menton s’occupe de l’entretien du jardin et qu’il revient à l’ASJEM (Association pour la sauvegarde des jardins d’exception du Mentonnais) de lever des fonds, publics ou privés, pour assurer sa restauration. Il confie que la restauration, qui a démarré en 2024, était devenue indispensable en raison de terrasses érodées, de canaux d’irrigation partiellement effondrés, de serres fragilisées ou encore d’arbres qui commençaient à dépérir.

©SG

Adopter un citronnier

Le projet global de restauration est évalué à 3,2 millions d’euros, dont 70 % sont déjà assurés grâce aux fonds publics venant du département des Alpes-Maritimes, de la région Sud et de l’État. Pour les 30 % qui restent, le chèque de 300 000 euros remis le 19 septembre par la Fondation du patrimoine et FDJ United, dans le cadre de la Mission Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine français, va beaucoup compter.
« Chaque centime est investi dans un bout de pierre ou une vitre. Tout est fléché. Pour un jardin comme le nôtre, il faut compter trois à quatre ans de restauration  », ajoute Gille Deparis.
Après des travaux d’urgence de consolidation, il a ensuite fallu restaurer les serres, les restanques et les dispositifs hydrauliques. Prochaine étape : la restauration de la villa et la plantation d’une centaine de citronniers. Le responsable des jardins d’exception de Menton glisse qu’il sera d’ailleurs possible d’adopter un citronnier. « Nous voulons que les Mentonnaises et les Mentonnais s’approprient ce lieu.  » Le lien avec le public est pour lui capital, rappelant que le jardin
accueille chaque année 3 000 enfants pour des ateliers pédagogiques. « Ce n’est pas simplement restaurer pour restaurer et avoir une coquille vide ensuite, assure-t-il. On rend ce lieu vivant pour accueillir des enfants et des expositions et pour assurer sa pérennité. On ne veut pas que ce domaine tombe dans l’oubli. »

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Sébastien Guiné