La crise du logement s’invite aux 100 ans de la FNAIM 06


Politique


21 novembre 2025

Le 14 novembre, la FNAIM 06 a célébré son centenaire en présence de nombreuses personnalités

Le 14 novembre, la FNAIM 06 a célébré son centenaire au théâtre Palais Stéphanie, à Cannes, avec l’ambition de faire du logement un enjeu des prochaines élections.


Avant un dîner de gala à l’hôtel Marriott pour conclure l’événement, deux tables rondes réunissent des candidats aux municipales de mars 2026, Éric Ciotti à Nice, Louis Sarkozy à Menton et David Lisnard à Cannes, ainsi que la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone et des professionnels de l’immobilier et du bâtiment. «  Nous avons de plus en plus l’impression de crier dans le désert, le logement est le grand absent de la plupart des programmes électoraux  », avancent les co-présidents de la FNAIM 06, Cyril Messika et William Siksik, qui appellent les décideurs à travailler ensemble pour permettre à «  chaque actif, à chaque famille de se loger dignement sur notre territoire  ».
Un territoire qui fait face à des prix parmi les plus élevés de France (une moyenne de 4 750 euros le m2 pour les appartements), à la rareté du foncier, à la pression touristique considérable et au marché locatif saturé. Comment loger les actifs dans ce contexte de tension inédit ? La FNAIM pointe du doigt un manque d’anticipation, des règles trop punitives et restrictives comme l’encadrement des loyers, la loi Pinel stoppée sans dispositif transitoire...

Cyril Messika et William Siksik ©ME

Le député Éric Ciotti est le premier à détailler son programme en matière de logement : « Nous subissons depuis trop longtemps une défiance à l’égard de la propriété, je veux réaffirmer la force et la primauté de ce droit. Il faut revenir à des principes de base incitatifs comme la liberté et la baisse de la fiscalité ».
Pour Louis Sarkozy, « il faut remettre le maire au centre de l’équation en ce qui concerne l’attribution des logements sociaux  ». David Lisnard assure qu’il faut «  accentuer la verticalité et la densification, alléger le code de l’urbanisme, décentraliser la politique du logement et réformer les baux locatifs  ». Les trois candidats sont favorables à une réforme voire même à une abrogation de la loi SRU.

Planification

Lors de la seconde table ronde, les débats prennent une dimension nationale : « La dernière grande loi sur le logement date de 2018. Je pense qu’il faut un cadre clair, une boussole pour sortir de la crise.  » Et la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, qui a fait du logement son combat politique, de poursuivre : « La première pierre de la fondation d’une véritable politique du logement, c’est la programmation pour agir dans la durée et quand on parle de programmation on parle de planification. Et c’est pour cela qu’il faut donner au maire la possibilité de mener de véritables stratégies foncières et le moyen de lutter contre les dynamiques spéculatives avec une DUP (déclaration d’utilité publique) anti-spéculative pour pouvoir éviter la spéculation et la surenchère. »
Le président national de la FNAIM, Loïc Cantin, martèle lui aussi l’absence de vision au sommet de l’État : « Pendant 40 ans, on n’a pas regardé où on allait, il faut avoir une analyse différente selon les territoires, les besoins de la population, et là, une loi de programmation aurait le mérite de donner une impulsion. »

Dominique Estrosi Sassone et Loic Cantin ©ME

Inciter à investir

Il y a trois millions de logements vacants en France et une pénurie de logements disponibles à la location. Pour la sénatrice, «  il faut de nouveau que les investisseurs particuliers trouvent un intérêt à investir dans la pierre pour leur permettre d’avoir un complément de retraite et offrir ce logement à de la location longue durée. Je considère que le statut du bailleur privé est une avancée considérable qui incitera les particuliers à investir dans le logement. Il faut travailler sur un amortissement plus intéressant, au moins 4 à 5 % sur 20 ans dans le neuf, une extension de l’abattement fiscal étendu aux locations dans le nu et sortir les propriétaires de l’impôt sur la fortune immobilière ».
Loïc Cantin ajoute qu’il ne faut pas oublier de soutenir les propriétaires dans l’ancien également et de réaliser que «  la France des propriétaires n’est pas riche  », avançant que « 30,2 % des propriétaires bailleurs ne paient pas d’impôts sur le revenu  ».


Marine Einaudi