PLF 2026 : Le réseau des Missions Locales inquiet face à une baisse historique des financements


Economie


19 novembre 2025

Alors que le PLF 2026 se dessine, le réseau appelle à une mobilisation pour préserver l’accompagnement des jeunes

Le réseau des Missions Locales tire la sonnette d’alarme dans un communiqué envoyé à la presse : le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 prévoit une réduction de 13 % des financements de l’État, soit une baisse cumulée de près de 21 % en deux ans. Une mesure qui menace directement l’accompagnement de plus d’1,1 million de jeunes vers l’emploi et l’autonomie dénonce le réseau, et qui pourrait entraîner la suppression de 1 081 emplois au sein des 430 structures du réseau national, selon l’Union nationale des Missions Locales (UNML).

Un contexte social déjà alarmant

Les jeunes sont les premiers touchés par la précarité en France : un jeune sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, la moitié des personnes pauvres a moins de 30 ans, et le chômage atteint 18,8 % chez les 15-24 ans (sources : DRESS, Observatoire des inégalités, INJEP). Dans ce contexte, les Missions Locales jouent un rôle clé. À titre d’exemple, la Mission Locale Antipolis accompagne près de 2 000 jeunes chaque année. Une baisse des crédits risquerait de fragiliser durablement ces structures et de réduire significativement la qualité de l’accompagnement.

Des moyens en baisse, mais toujours plus de jeunes à accueillir

Après une première réduction de 8,3 % en 2025, le réseau des Missions Locales voit ses ressources fondre, alors même que le nombre de jeunes accueillis ne cesse d’augmenter : +11 % de premiers accueils cette année. Cette hausse s’explique notamment par la mise en œuvre de la Loi Plein Emploi, la réforme des lycées professionnels et le déploiement du dispositif Avenir Pro. Malgré ces défis, les Missions Locales maintiennent un accompagnement de proximité et de qualité, essentiel pour l’insertion des jeunes.

Un investissement pour l’avenir

Le financement des Missions Locales représente un levier majeur de cohésion sociale et de développement territorial souligne le communiqué. Chaque jeune accompagné vers l’emploi participe à la vitalité économique locale. Réduire les moyens alloués à leur accompagnement reviendrait à fragiliser durablement la jeunesse et les équilibres économiques régionaux.

Les demandes du réseau

Face à cette situation, le réseau des Missions Locales formule trois demandes urgentes à l’État :
 Maintenir les financements 2026 au niveau de 2025 ;
 Créer un fonds d’urgence pour les structures en difficulté ;
 Reconduire l’objectif de 200 000 jeunes engagés dans le Contrat d’Engagement Jeune.

La parole à Delphine BARTHELEMY, directrice de la Mission Locale Antipolis

"Depuis plus de 30 ans, la Mission Locale Antipolis accueille chaque jour des jeunes qui traversent des parcours de vie extrêmement variés, parfois chaotiques, souvent marqués par la précarité, mais toujours porteurs d’espoir et de potentiel. Notre rôle est de leur offrir un espace où ils ne sont ni jugés ni catégorisés : un lieu où l’on prend le temps d’écouter et de comprendre afin de proposer les solutions les plus adaptées en fonction du projet du jeune. Aujourd’hui, ce service public essentiel est fragilisé. La baisse annoncée des financements État met directement en péril la continuité de notre action et la qualité de l’accompagnement que nous devons à ces jeunes. (...) Or l’insertion ne se résume pas à des chiffres ou à des indicateurs. Derrière chaque jeune, il y a une histoire, un combat, une dignité à préserver. Réduire nos moyens, c’est réduire leurs chances. (...) La Mission Locale est et doit rester un repère, un soutien, un levier d’émancipation. Notre jeunesse mérite mieux que l’incertitude ; elle mérite qu’on lui donne les moyens d’avancer, de se révéler et de réussir."

« Les jeunes ne sont pas une charge, mais une ressource pour l’avenir »

Stéphane Valli, Président de l’Union nationale des Missions Locales, résume l’enjeu : «  Les jeunes accompagnés par les Missions Locales ne sont pas une charge, mais une ressource pour l’avenir. Ne les sacrifions pas. »


Valérie Noriega