20 novembre 2025
Ils dénoncent notamment des frais d’ouverture pouvant atteindre des montants conséquents, sans justification
Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes, et David Lisnard, président de l’AMF, interpellent le ministre de l’Economie et des Finances, Roland Lescure et la Fédération Bancaire Française sur les obstacles rencontrés par les candidats aux élections municipales pour l’ouverture d’un compte de campagne, obligatoire dans les communes de plus de 9 000 habitants.
Dans leurs courriers, ils dénoncent des frais d’ouverture pouvant atteindre des montants conséquents, sans justification au regard du rôle limité des banques dans la gestion de ces comptes.
Ces pratiques, souligne-t-elle, « peuvent constituer un frein concret à l’engagement citoyen et introduire une contrainte sans objet dans le cadre d’un processus démocratique ». La sénatrice rappelle que le Code électoral impose l’ouverture d’un compte bancaire pour garantir la transparence des financements, mais « n’entend pas faire de cette exigence un filtrage financier à l’accès au scrutin ».
La sénatrice a souhaité personnellement démarcher 6 établissements bancaires afin de connaître les conditions relatives à l’ouverture d’un compte. Les éléments qu’elle a pu rassembler font apparaître que deux établissements seraient concernés par des refus d’ouverture de comptes. Tandis que quatre banques appliqueraient des conditions ta-ifaires particulièrement élevées avec des tarifs susceptibles de s’élever à 600 € pour l’ouverture d’un compte avec l’ajout d’un abonnement mensuel.
La sénatrice appelle à des mesures claires pour limiter le coût d’ouverture des comptes de campagne et harmoniser les pratiques bancaires sur tout le territoire, afin que « l’engagement citoyen ne soit pas freiné par des obstacles institutionnels ou commerciaux ».
Présente au salon des maires et des intercommunalités de Paris, elle est intervenue mercredi 19 novembre auprès de François Lefebvre, directeur général adjoint de la Fédération bancaire française pour lui faire part de sa position. Si ce dernier a évoqué la possibilité de recourir à La Banque de France dans le cas du refus d’une banque d’ouvrir des comptes de campagne, la parlementaire considère « qu’ouvrir un compte dans une banque pour se plier à l’exercice démocratique ne doit pas être un chemin du combattant, surtout face à la crise démocratique et au nombre de démissions crois-sant des élus locaux. »
« A l’instar des assureurs qui ne veulent plus assurer les permanences électorales, je trouve ça inadmissible de constater qu’il devient si difficile de se présenter à une élection. La vitalité de nos communes et la crédibilité de notre démocratie locale reposent sur la capacité des citoyens à participer pleinement à la vie publique et démocratique. Il est urgent de garantir un accès simple et équitable aux outils né-cessaires pour mener une campagne », conclut Alexandra Borchio Fontimp.
Service Rédaction