Freeze Corleone convoqué à Nice en février pour des faits d’apologie du terrorisme


Droit


26 novembre 2025

Il comparaitra pour des faits d’apologie du terrorisme le 16 février 2026 à Nice

Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a annoncé le 25 novembre qu’une «  convocation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Nice le 16 février 2026 pour des faits d’apologie du terrorisme en utilisant un service de communication au public en ligne » avait été notifiée au rappeur auteur du titre « Haaland ».

Cette chanson de Freeze Corleone contient des paroles qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Nice du chef d’apologie du terrorisme, enquête confiée au SIPJ 06. «  Dans le cadre de cette procédure, plusieurs victimes de l’attentat du 14 juillet 2016 (sur la Promenade des Anglais à Nice, NDLR) étaient entendues et déposaient plainte. Après plusieurs convocations restées vaines, l’interprète des paroles (…) était entendu ce jour (mardi 25 novembre) dans le cadre d’une audition libre. Il faisait valoir son droit au silence et refusait de répondre aux questions posées », a précisé Damien Martinelli dans un communiqué. La convocation lui a été notifiée après «  analyse des éléments réunis dans le cadre de l’enquête et à l’issue de l’audition  ».

Déprogrammé des Eurockéennes de Belfort

L’été dernier, Freeze Corleone avait été déprogrammé du festival les Eurockéennes de Belfort par un arrêté préfectoral du 1er juillet 2025. Le préfet du Territoire de Belfort avait estimé que ce concert représentait « un risque de troubles majeurs à l’ordre public », rappelant notamment que «  nombre de titres du rappeur contiennent des propos complotistes, ouvertement antisémites et empreints d’une admiration pour la personne d’Adolf Hitler et le IIIème Reich, et que l’ensemble des paroles des chansons du rappeur incitent sciemment à la haine ou à la discrimination contre des personnes explicitement identifiées », avait indiqué dans un communiqué le Conseil d’État. Le chanteur, ainsi que l’association Territoire de Musiques, organisatrice du festival, avait saisi le tribunal administratif de Besançon « selon la procédure d’urgence prévue à l’article L. 521-2 du code de justice administrative, permettant de protéger les libertés fondamentales », rappelait le Conseil d’État. Néanmoins, pour le juge des référés, l’interdiction par le préfet du concert de Freeze Corleone aux Eurockéennes ne portait « pas une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales, en particulier celle d’expression des requérants ». En revanche, «  la commission de troubles au moins immatériels à l’ordre public lors du concert donné par le requérant le 6 juillet 2025 apparait éminemment probable  », avait-il ajouté.


Sébastien Guiné