30 mars 2018
La justice au point mort, ou presque. Ce vendredi, les syndicats de magistrats (FO, USM, SM, CGT, CFDT) ont appelé à une grève nationale pour protester contre la réforme de la Justice. Ils ne veulent pas entendre parler de plusieurs dispositions prévues, comme la disparition de la fonction spécialisée de juge d’instance.
Ils contestent plus généralement « une organisation judiciaire éloignée du citoyen, la déshumanisation de la justice, la privatisation du contentieux civil, la régression des droits de la défense ».
Les avocats ne sont pas en reste.
Conséquence directe : dans la France, des juridictions ont à peine tourné au ralenti puisque les magistrats ont laissé leurs sièges vides et que les avocats n’ont assuré aucune audience. Pour Grasse, « tant dans le secteur assisté que dans le secteur libre et ce, devant toutes les juridictions du ressort du TGI » -qui comprend également les tribunaux d’Antibes, Cannes et Cagnes-sur-Mer – comme le précise le bâtonnier Roland Rodriguez.
Seule la Cour d’assises fonctionne normalement ce matin à Nice, a t-on constaté sur place.
Les avocats multiplient les « animations » autour de leur mouvement pour attirer l’attention sur « les dangers de la réforme » et le manque de concertation.
À Meaux, par exemple, après s’être allongés revêtus de leurs robes dans les couloirs du tribunal la semaine dernière pour symboliser la mort de la justice, ils organisent maintenant un « flash mob ».
À Grasse, plus traditionnellement, ils bloquent l’accès du palais depuis 8 heures ce matin en compagnie d’élus. Jérôme Viaud, maire de la cité des Parfums, et Eric Ciotti, député, les accompagnent.