Bien sûr, cela ne vous a pas échappé...


Economie


24 mai 2018

La suspicion règne depuis que Volkswagen s’est fait surprendre le tuyau d’échappement dans le pot de confiture. Un scandale qui a déjà coûté 25 milliards (!) de frais de justice à la firme allemande. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas fini puisque des "doutes" sont à nouveau émis - comme les particules fines - sur d’autres modèles qui pourraient, eux aussi, minorer les résultats des rejets dans l’atmosphère. Une enquête est en cours, elle fera bien sûr selon la formule consacrée "toute la lumière" sur le côté sombre de pratiques que l’on croyait plutôt réservées aux bricoleurs du dimanche qu’à un constructeur de premier plan...
Mais le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres. Dans le public, l’image d’autres fabricants de voitures, français cette fois, ne sort vraiment pas indemne de ce scandale industriel malgré leurs dénégations et des publicités qui vantent des véhicules écologiquement plus vertueux que nos bons vieux diesels auxquels nous étions d’autant plus addicts, il n’y a encore pas si longtemps, que le "coup de pompe" était plus léger pour le portefeuille que sur les modèles essence. Depuis, le ministère de la transition écologique et Bercy ont mis bon ordre dans les taxes qui frappent les produits pétroliers, en alourdissant les plus polluants, avec l’espoir de protéger nos poumons.
Mais ne sommes nous pas, dans le fond, des Tartuffe en puissance dans le sens que nous exigeons des voitures toujours plus puissantes, plus sûres, plus confortables et plus rapides, déjà connectées et bientôt autonomes ? En gros, nous en voulons toujours plus, mais en nous donnant bonne conscience, et en refilant le mistigri à des constructeurs qui bidonnent des tests pour rester dans les clous de la réglementation...
Dans une économique libérale comme la nôtre, c’est le consommateur qui au final décide de la vie et de la disparition des produits, en choisissant de les acheter ou pas. Pour l’automobile, parce que l’on ne peut pas s’en passer pour se rendre au travail et à l’école, force est de constater que l’on s’accommode facilement d’une situation qui pourtant met en danger la santé publique. Le fatalisme - "on n’a pas le choix" - tient lieu de raison et tant pis pour les gaz d’échappement...
Même si le baril a augmenté ces derniers mois avec la reprise - et demain la crise iranienne ? - le pétrole est longtemps resté à un prix qui ne fut pas assez incitatif pour développer rapidement le véhicule électrique. Celui-ci n’est certes pas neutre sur l’environnement, mais est en tout cas moins "agressif". Les curseurs sont en train de bouger, les constructeurs préparent doucement la conversion. Il est grandement temps !


Jean-Michel Chevalier