Fin de la récré, il faut maintenant s’accrocher...


Economie


13 septembre 2018

Difficile de faire une rentrée plus loupée, même François Hollande en son temps... L’épisode Benalla, tragiquement comique, le report de la révision constitutionnelle (excusez du peu...), le départ de Nicolas Hulot, la ministre de la Culture surprise en "dehors des clous" pour sa boutique parisienne,
Laura Flessel partie déclarer ses impôts, et la valse hésitation au sujet du prélèvement à la source : tout cela fait beaucoup. Un sentiment de flottement s’est installé, qui amène à s’interroger sur où est passé le Jupiter qui semblait être le maître du temps des réformes et tenir le gouvernail d’une main ferme.
Cela se traduit dans les sondages par une cote de popularité en berne pour un président qui rejoint, ainsi, ses prédécesseurs sur la même pente glissante. Le quinquennat est loin d’être terminé, mais comme la tendance est régulièrement baissière depuis quelques mois. Gare à cette spirale négative. De doutes en renoncements, c’est toute l’action du gouvernement qui risque de devenir illisible si l’exécutif ne réussit pas à reprendre rapidement la main.
À l’horizon de Macron, l’écueil des Européennes : ces élections dont les enjeux paraissent (à tort) lointains, sont toujours difficiles pour le pouvoir en place. Surtout quand on a déjà inquiété les retraités et les classes moyennes, déçu les "écologistes", et loin d’avoir convaincu ceux qui ont porté il y a un an et demi un nouveau capitaine à l’Élysée.
Le président cherche donc un peu d’air dans cette Europe qui prend des couleurs inquiétantes en Italie, en Hongrie, en Pologne, en Suède et même en Allemagne. Avec la chancelière, il espère bien remobiliser les démocrates, avec l’espoir de retombées positives sur son propre électorat. Il n’a, à vrai dire, guère d’autre choix, tandis que les Français le considèrent chaque jour un peu plus comme le "président des riches", une étiquette qui lui colle d’autant plus à la peau que ses arbitrages laissent effectivement beaucoup de gens modestes sur le bord de la route.
Une défaite cuisante en mai prochain, et les choses deviendraient compliquées pour la suite. Alors que le pays a (toujours) besoin de réformes, (toujours) besoin d’espoir et qu’il n’a (toujours pas) les moyens de perdre du temps en attendant de nouvelles élections et/ou une nouvel(le) homme/femme providentiel(le).


Jean-Michel Chevalier