17 septembre 2018
Le Conseil départemental, la Métropole et les communes azuréennes se partagent l’entretien d’un patrimoine qui fait la richesse de notre région.Dans un vieux pays comme le nôtre, le patrimoine artistique, historique et architectural représente une charge financière non négligeable pour les collectivités, mais aussi une chance extraordinaire de rayonnement. Si les touristes viennent par millions chaque année pour visiter Paris et la Côte d’Azur, c’est aussi pour y découvrir cette élégance venue du passé que nos pères ont su nous transmettre.
Un patrimoine très varié donc, et qui coûte pour échapper à la ruine, pour être entretenu et quelquefois rénové. Dans le département, les exemples ne manquent pas. À commencer par la petite église de Marie, 107 habitants, qui vient de réussir son pari de financement participatif pour rassembler les 70 000 euros nécessaires au sauvetage de cet édifice. Ou le château de Guillaumes, seul monument des A-M retenu sur la liste du loto de Stéphane Bern. Mais derrière ces opérations mises en lumière par les médias, il y a aussi un travail de l’ombre financé par le contribuable ou le particulier.
Par son service d’aide aux collectivités, le Conseil départemental apporte son soutien aux communes pour des travaux de reprise ou d’entretien sur des monuments classés ou inscrits. Un "investissement" qui représente
524 000 € sur le budget primitif, pour dix-huit dossiers retenus cette année, dont celui de la chapelle Saint Mayeul de Cipières. S’ajoutent des interventions sur du patrimoine "privé" - appartenant à des associations, des congrégations religieuses, des fondations etc - comme la chapelle saint Sauveur sur l’île de Saint Honorat qui appartient aux Sisterciens.
Cinq dossiers sont ainsi financés pour 482 000 €.
Évidemment, les interventions de la collectivité départementale ne s’adressent pas qu’au patrimoine religieux, même s’il est très représenté en raison du contexte historique. Ainsi, la restauration du moulin à vent de Berre-les-Alpes ou celle de la villa E 1027 d’Eileen Gray à Roquebrune Cap-Martin qui ont mobilisé une enveloppe de 100 000 €.
"Nous avons également investi 2,1 M€ dans la restauration des galères du port de Nice, depuis transformées en galerie d’art, et 717 000 € dans la mise en sécurité et en accessibilité de la grotte du Lazaret" commente Jérôme Bracq, adjoint au chef de service du patrimoine culturel du Département. On peut aussi citer le sauvetage du camp des Fourches dans le Mercantour, une base militaire abandonnée depuis la fin de la deuxième guerre dans le décor
grandiose du col de la Bonette (900 000 €), et des opérations sur du "mobilier" comme la restauration des orgues de l’église Saint Antonin de Levens, de tableaux, ou à Nice des "cartelami", décors peints mis en place dans la Chapelle des pénitents blancs pour les fêtes de Pâques.
De son côté, la Ville de Nice investit également beaucoup dans son patrimoine. L’ensemble de la place saint François (dite "marché aux poissons" dans la vieille ville) représente à lui seul une surface de 4 000 m², avec
l’immeuble l’Aigle d’Or, le palais communal des XVème et XIXème siècles. Les travaux viennent de s’achever sur un résultat très séduisant qui ne font pas regretter l’époque de l’ancien parking sauvage....
Par ailleurs, 2 M€ sont programmés pour la rénovation de l’église des Franciscains, 1 M€ ont permis de redonner tout son lustre à l’église du Vœu,
0,3 M€ pour l’église Notre Dame du Port, 120 000 € pour la "mise en valeur" d’une toile d’Henri Matisse (La piscine) au musée éponyme, tandis que vont démarrer cet automne des travaux autour de la Croix de marbre et au printemps prochain le "lifting" de l’abbatiale Saint Pons (2,9 M€).
Oratoires, chapelles, fours communaux, lavoirs, canaux d’irrigation, monuments aux morts... tout un patrimoine "modeste" est entretenu par les villes et les villages dont c’est souvent la seule richesse.
Qui profite à tous.