Jazz en automne à Juan


Vie locale


29 octobre 2018

Jamm’In Juan, rendez-vous des professionnels du Jazz, vient de se clore sur un concert triomphal soul, hip hop et funky du bouillonnant et abrasif Sly Johnson sur la scène du Palais des congrès de la station. Ce qu’on appelle la collection « automne hiver » du jazz fut présentée du 25 au 27 octobre, trois jours pendant lesquels agents, tourneurs, ou programmateurs de festivals ont fait leur marché parmi les vingt sept groupes invités. Cette deuxième édition a gagné en intensité, et les organisateurs – Office de Tourisme de la ville d’Antibes Juan-les-Pins, Sacem pour les principaux – envisagent d’ajouter une quatrième journée l’année prochaine.

Les meilleurs festivals avaient fait le déplacement (Paris Jazz Festival, Mégève, Sète, Nîmes, Colmar…) ainsi que les directeurs de salle : autant d’indices qui ne trompent pas sur l’intérêt de ce rendez-vous de Juan.

Hugh Coltman (DR ML)

Show case non stop tous les après midi pour les pros, et le soir des concerts tout public, et la fête se poursuivait ensuite au « So News Café » jusqu’à très tard, avec des jam sessions en (bonne) compagnie du East Orange Funk, du charismatique bassiste et chanteur Scott Allen, accompagné du pianiste Ronnie Rae et du batteur Alain Asplanato.

Les nombreux showcases ont mis en évidence des artistes comme la trompettiste québecoise Rachel Therrien, considérée dans le milieu comme un gros calibre. Cette jeune femme blonde livre un jazz généreux et personnel, une musique traversée de jazz traditionnel, d’afro jazz, et de rock progressif. On la reverra forcément un jour ou l’autre dans les parages...

Nos coups de coeur

Parmi nos coup de coeurs, deux artistes qui ne sont certes pas des inconnus : Hugh Coltman, que l’on revoit avec plaisir à Jamm’In Juan, en parrain de cette deuxième édition.
On espère maintenant la venue de cet English Man in Juan sur la Pinède Gould.
Ancien leader du groupe blues-rock « The Hoax », il explore à présent avec une classe folle le plus beau patrimoine du jazz, allant chercher le feeling du côté de Tremé à la Nouvelle Orléans. Baryton, trompette, trombone, clarinette, soubassophone, piano. La classe !

Rachel Therrien (DR ML)

Sly Jonhson qui clôturait, est doté d’une puissance de feu formidable. Sa générosité, sa musicalité et sa voix font des étincelles. Au beau milieu de ses airs soul, hip hop et funky, une pause poignante doublée d’une performance vocale d’équilibriste, avec un genre de mélopée surgie du temps des esclaves en fond « samplé » avec collage de hip hop. Inoubliable.

Notre découverte pour la fin, une gourmandise, le jeune Armel Dupas en trio, extraordinaire pianiste qui nous démontre que l’électro n’est pas incompatible avec la poésie. Son univers est étonnamment proche de celui de Philipp Glass… Si la comparaison ne l’effraie pas…

Armel Dupas (DR ML)

Annick Chevalier


Marie Lesimple